Le dernier match du Canadien s’est conclu de la même manière que tous les autres, ou presque : par un écart d’un seul but.

Le match en question, une défaite de 3-2 face aux Maple Leafs de Toronto, survenue samedi soir au Centre Bell, a rappelé à quel point le Canadien arrive souvent si près de la victoire… ou à quel point il est incapable de marquer le gros but lorsque nécessaire, c’est selon.

Ainsi, le résultat de samedi soir fut le 37match du Canadien décidé par un seul but cette saison. En guise de comparaison, les Panthers de la Floride, le meilleur club du circuit en date de dimanche, ont été impliqués dans 25 matchs qui se sont terminés par une différence d’un seul but.

Est-ce que le Canadien se tire bien d’affaire dans les résultats qui se décident par un seul but ? Pas tellement. La fiche du club dans ces circonstances est de 16-11-10, ce qui est encore moins impressionnant si on se met à calculer tous ces points amassés avec une défaite en temps supplémentaire, autant de chiffres qui viennent un peu maquiller la réalité.

À cet effet, et au terme du match du 2 mars à Tampa, deux joueurs du Canadien, Alex Newhook et Kaiden Guhle, ont rappelé que l’équipe en était rendue à devoir passer à l’étape suivante : celle de gagner ces matchs.

« On sait qu’on peut battre les bonnes équipes, avait alors expliqué Guhle dans le vestiaire des visiteurs à Tampa. C’est un peu ça qui est difficile à avaler ; on sait qu’on est capables de le faire… »

Des signes encourageants

Alors que le Canadien entame la dernière ligne droite de sa saison – la date limite des échanges est enfin derrière nous, et le club n’a plus que 18 rencontres à son calendrier 2023-2024 –, le but, maintenant, serait sans doute de passer à l’autre étape, celle d’apprendre à gagner, à ne pas bousiller des avances, à passer le K.-O. final à un adversaire qui titube dans les câbles.

Est-ce que cette autre étape pourra être franchie avec les joueurs qui sont en place ? La direction du Canadien va certes se poser la question cet été, et peut-être même avant. En attendant, il y a des signes encourageants : face au premier trio des Maple Leafs samedi soir, Nick Suzuki a tenu son bout, tout en rappelant à tout le monde qu’il est (probablement ?) le véritable premier centre qui manque à ce club depuis tant d’années.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Nick Suzuki

Avec 5 points à ses 5 derniers matchs, le joueur de 24 ans se retrouve avec 61 points en 64 rencontres, ce qui rend encore possible une saison de 80 points, une marque qu’il aimerait bien atteindre, tel qu’il nous l’avait confié la veille du match du 2 mars à Tampa.

Aussi dans la colonne des bonnes nouvelles : Mike Matheson a connu une soirée de 2 points samedi contre Toronto (un but et une aide), ce qui lui donne une récolte de 46 points en 64 parties. Il faut remonter à P.K. Subban et à sa saison de 60 points en 2014-2015 pour dénicher un défenseur du Canadien aussi productif et prolifique en attaque.

Cole Caufield, lui, est à un seul but de sa troisième saison de 20 buts en trois saisons dans cette ligue. C’est encore loin de la barre des 50 buts que les plus optimistes voyaient pour lui en septembre, mais ça lui donne quand même 51 points au total, ce qui permet de constater une forme de progression dans son jeu.

Rien de tout cela ne pourra servir à masquer la cruelle vérité du classement général, avec un Canadien qui occupe le 26rang en date de dimanche, une position assez semblable à celle de la saison précédente.

Mais avec l’éclosion de certains joueurs et aussi, enfin, la fin de cette valse à trois devant le filet, il y aura peut-être des jours plus heureux dans un avenir plus ou moins lointain, quand cette équipe aura appris à gagner.

PROCHAIN MATCH
Blue Jackets de Columbus c. Canadien, mardi à 19 h au Centre Bell