Après une récolte de 100 points qui lui avait permis de goûter aux séries éliminatoires et même de battre l’Avalanche du Colorado au premier tour, le Kraken de Seattle vit un brutal retour à la réalité. Le charme de la saison dernière est rompu. Cinq choses à savoir sur le prochain adversaire du Canadien.

Sept défaites de suite

En échangeant Alexander Wennberg, le Kraken de Seattle a certes montré ses couleurs à la date limite des transactions. On ne se sépare pas de son attaquant le plus utilisé si l’on croit encore en ses chances d’accéder aux séries éliminatoires. La chute, depuis le 8 mars, est toutefois phénoménale. Le monstre marin n’effraie plus personne : l’équipe est carrément la pire de la ligue depuis ce moment, avec une fiche de 0-5-2 en sept matchs. Cinq fois, au cours de cette séquence, on a marqué un but ou moins. La dernière défaite, vendredi en Arizona, a été particulièrement crève-cœur. Le Kraken avait réussi à prendre les devants 1-0 en troisième période, mais les Coyotes ont égalé la marque avec un peu plus d’une minute à écouler, avant de gagner en prolongation. Le moral des troupes, on s’en doute, pourrait être meilleur.

Un absent de taille

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Vince Dunn (29), du Kraken, devant Jakob Pelletier (22) des Flames de Calgary

C’est en réalité deux joueurs que le Kraken a perdus presque au même moment. Le 4 mars, le défenseur Vince Dunn a quitté la rencontre contre les Flames de Calgary après avoir été violemment frappé par Martin Pospisil. Ce dernier a d’ailleurs reçu une suspension de trois matchs pour son geste. Dunn a péniblement retraité au vestiaire en se tenant l’arrière de la tête. Blessé au « haut du corps », il n’a plus joué depuis. Depuis qu’il est tombé au combat, le Kraken n’a gagné qu’un match. La tendance est lourde puisque la formation avait aussi perdu quatre joutes, en janvier, pendant que le défenseur soignait une blessure dont la nature n’a pas été divulguée. C’est d’autant plus dommage pour Dunn, qui connaissait une saison formidable, avec 45 points en 57 matchs. Il présentait en outre un différentiel de + 8, digne de mention, vu les déboires de son club.

Attaque en panne

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Jared McCann (19) tire sur le gardien des Golden Knights de Vegas, Logan Thompson.

L’année dernière, les succès du Kraken avaient été propulsés par son efficacité à cinq contre cinq. Son attaque a conclu la saison 2022-2023 en tête de la LNH avec une production de 3,13 buts par tranche de 60 minutes de jeu, devant les puissants Bruins de Boston. Pour trouver le Kraken cette saison, il faut pratiquement inverser le classement : le voilà au 29rang du circuit, avec 2,18 buts par tranche de 60 minutes. En incluant les unités spéciales, l’équipe marque 0,9 but de moins par match que la saison dernière. Elle en accorde aussi légèrement moins, mais pas au point de combler le fossé offensif. Certains experts pourraient avancer que c’est un problème.

La guigne se poursuit pour Beniers

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Filip Forsberg (9), des Predators de Nashville, et Matty Beniers (10)

Il existe toutes sortes d’écoles de pensée sur la guigne de la deuxième saison. Recrue par excellence de la campagne 2022-2023, Matty Beniers donne actuellement des arguments aux tenants de cette théorie. Ses débuts professionnels, rappelons-le, avaient été spectaculaires : 9 points en 10 matchs à son arrivée de l’Université du Michigan au printemps 2022, puis 57 points en 80 matchs à sa première saison complète. Cette fois, c’est tout juste s’il atteindra les plateaux de 15 buts et 35 points. À sa décharge, on notera que plusieurs attaquants du club se dirigent vers une récolte en baisse par rapport à l’an dernier. Si la tendance se maintient, ce serait le cas pour Jared McCann, Jordan Eberle et Yanni Gourde, notamment. En contrepartie, Oliver Bjorkstrand, avec déjà 49 points, pourrait établir un nouveau sommet personnel.

Tatar n’a pas dit son dernier mot

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Tomas Tatar

Tomas Tatar n’est évidemment plus que l’ombre du contributeur offensif qu’il a déjà été, mais il n’a pas dit son dernier mot. Après qu’il eut signé un contrat avec l’Avalanche du Colorado au tout début du camp d’entraînement, rien n’a fonctionné pour lui à Denver, si bien que le Kraken l’a acquis pour une bouchée de pain avant Noël. En 38 matchs depuis, il a amassé 13 points, tous à cinq contre cinq, ce qui le place au quatrième rang de l’équipe à ce chapitre dans l’intervalle. Est-ce que ça en dit plus long sur lui ou sur l’état du Kraken ? À chacun d’en décider. Il n’empêche qu’à 33 ans, l’ancien du Canadien continue de rouler sa bosse. Et comme c’est un gentil monsieur, on se réjouira pour lui.