Les statistiques de José Théodore sont loin d'être éloquentes: à sa première saison avec les Capitals de Washington, le gardien québécois accorde en moyenne 3,24 buts par partie. Son taux d'efficacité n'est que de 88,5%.

Disons qu'elles n'ont rien à voir avec les statistiques qui lui avaient permis de remporter les trophées Hart et Vézina en 2002.

Mais au-delà de ces chiffres lourds à traîner, Théo présente un bilan de sept victoires, quatre revers et une défaite en prolongation.

Et c'est justement à cette statistique qu'il s'accroche.

«Gagner 5-4, ils n'ont pas peur de ça ici. Je joue derrière une équipe excitante qui est capable de marquer des buts. Et ce n'est pas le nombre de buts que j'accorde qui est important, ce sont les deux points reliés aux victoires. Je ne peux pas demander mieux», a lancé José Théodore, qui sera devant le filet des Capitals ce soir.

Dans le moule de Gerry Cheevers

Entraîneur-chef des Caps, Bruce Boudreau assure être satisfait des performances du gardien québécois.

«Nous demandons à José d'effectuer les arrêts importants au bon moment. Et il le fait. Excusez-moi de remonter dans l'histoire, mais il me fait penser à Gerry Cheevers avec les Bruins dans les années 70, qui remportait des victoires de 7-5 ou 7-6. Oui, Cheevers accordait des buts, mais quand venait le temps de fermer la porte, il le faisait. Et c'est ce que José fait pour nous. Il peut accorder trois ou quatre buts dans un match, mais s'il effectue les arrêts qui font la différence, il accomplit son travail. Et en ce sens, il le fait très bien», analysait Boudreau.

«On ne l'a pas aidé beaucoup depuis le début de la saison», a ajouté Donald Brashear après l'entraînement facultatif des Capitals, hier.

«En fin de saison l'an dernier, nous jouions du bien meilleur hockey défensif. La qualité de notre jeu et les performances de Cristobal Huet nous avaient permis d'être parmi les meilleures équipes défensives de la Ligue. Depuis le début de l'année, on a oublié la défense un peu. On revient tranquillement au système, et cela aidera José, qui nous garde quand même dans les matchs depuis le début de l'année.»

Une croix sur le passé

Ruisselant de sueur après l'entraînement qu'il venait de compléter, Théodore a rencontré les journalistes de Montréal pour une rare fois.

Et s'il assurait être heureux dans son nouvel environnement, Théodore était moins entiché à parler du passé et des épreuves qu'ont représenté son départ de Montréal et sa descente en enfer au Colorado où son entraineur-chef, Joel Quenneville, avait perdu confiance en lui.

«Le passé, c'est le passé. J'ai tourné la page sur ce qui est arrivé à Montréal et à Denver il y a deux ans. C'est loin tout ça. C'est aujourd'hui qui compte. J'ai toujours gardé confiance en mes moyens. J'ai travaillé fort. L'an dernier, les choses s'étaient replacées à Denver. J'ai bien fini la saison et c'est ce qui m'a permis de me joindre aux Capitals l'été dernier. J'ai été surpris de voir que Chicago embauchait Cristobal (Huet) et cela m'a ouvert la porte ici. C'est un club parfait pour moi», a dit Théodore, qui apprécie la complicité d'un Alexander Ovechkin.

«Alex se donne entièrement. Il veut toujours marquer. Que ce soit lors des matchs ou à l'entraînement. Je ne peux pas me plaindre. Jouer contre le meilleur (à l'entraînement), ça ne peut que me rendre meilleur», a conclu Théodore.