Dan Boyle a exprimé toute la rage qui l'habitait l'été dernier lorsqu'il a été échangé du Lightning de Tampa Bay aux Sharks de San Jose.

Il s'est senti trahi, ayant été échangé quelques jours à peine après avoir été rassuré par ses nouveaux patrons à propos des rumeurs de transaction qui circulaient.

 

Boyle n'a surtout pas digéré qu'on le force à laisser tomber sa clause de non-échange afin que le Lightning puisse obtenir le jeune défenseur Matt Carle, l'espoir Ty Wishart et un choix de première ronde en retour de ses services.

L'athlète d'Ottawa n'est toujours pas prêt d'oublier l'affront qu'on lui a fait. Mais quelques mois plus tard, il est bien heureux du dénouement de la situation.

Les Sharks sont premiers dans l'Ouest avec une fiche de 9-2 et Boyle, qui a obtenu neuf points à ses 11 premiers matchs, peut exprimer son talent au sein d'une équipe talentueuse.

«L'année est encore jeune, mais je crois avoir pris la bonne décision. Je suis vraiment heureux», a-t-il confié au bout du fil ces derniers jours.

Boyle, qui parle français comme vous et moi, dit s'être intégré très rapidement à sa nouvelle équipe. «Je connaissais Joe Thornton et Patrick Marleau, avec qui j'ai joué au Championnat du monde il y a quelques années. Je connaissais aussi Rob Blake des Olympiques, et Brad Lukowich s'est amené avec moi de Tampa dans l'échange. J'ai aussi déjà joué avec Nabokov à ma première année dans les mineures au Kentucky. Ça a rendu les choses plus faciles. Ma première partie de l'année, c'était spécial. Mais mon premier but, contre Philadelphie (lors du sixième match), c'était encore plus spécial parce que c'était à la maison et en prolongation.»

Le défenseur de 32 ans, qui venait de signer un contrat six ans pour 40 millions avant d'être échangé, dit ne pas s'être senti dépaysé chez les Sharks au plan de style de jeu.

«Comme défenseur offensif, j'ai joué de la même manière pendant six ans à Tampa et quand je suis arrivé ici, on m'a dit de bien prendre soin de la zone défensive; mais ils encouragent les défenseurs à se porter à l'attaque. Ce n'est donc pas du tout un changement pour moi. Ça aurait peut-être été différent avec (l'entraîneur de l'an dernier) Ron Wilson, et probablement que je ne serais pas venu ici (rires) si ça avait été un entraîneur qui ne m'aurait pas laissé jouer d'une manière offensive. J'ai tout analysé avant d'accepter l'échange.»

Boyle aurait facilement pu se retrouver ailleurs. «J'avais pas mal d'options. Mais le fait que l'échange soit arrivé après le 1er juillet a éliminé de la course plusieurs clubs qui voulaient m'avoir mais qui n'avaient plus de marge de manoeuvre financière. Il y avait quand même beaucoup d'équipes intéressées mais San Jose était mon premier choix. Je savais que c'était un bon endroit où vivre et une bonne équipe.»

Boyle ne manque évidemment pas de surveiller son ancienne équipe. «C'est le fun quand on joue dans l'Ouest parce qu'on peut voir des matchs de l'Est en arrivant à l'aréna. C'est certain que je regarde ce qu'ils font.»

Le Lightning a connu un début de saison épouvantable, mais ils viennent de remporter deux matchs. Ça reste fragile.

«Honnêtement, je ne voyais pas ça venir à Tampa (en parlant de la déconfiture du club). Il y avait quand même de bonnes pièces avec deux bons joueurs d'avant, Martin (St-Louis) et Vincent (Lecavalier). C'est certain qu'on avait besoin d'aide, mais je ne voyais pas les choses se dérouler de cette façon. Je voyais ça comme deux jeunes gars enthousiastes, j'avais entendu de bonnes choses sur ce que Melrose avait fait à Los Angeles. Ça ne me faisait pas peur. Mais là, je suis pas mal content d'être parti. J'ai quand même encore quelques amis là-bas, pas beaucoup, mais Martin (St-Louis) et Paul Ranger, des gars comme ça, ce n'est pas le fun pour eux.»

Boyle et les Sharks ont affronté le Lightning à Tampa Bay, la semaine dernière. Le défenseur a été chaleureusement accueilli par la foule. «C'était pas mal spécial de voir que les gens ont apprécié ce que j'ai fait pour eux autres. Je n'étais pas nerveux du tout, seulement excité. Pour le monde qui a vu le match, ça a fini 3-0 mais je pense que ce n'était même pas proche, on a pas mal dominé. L'équipe savait que c'était un match important pour moi et ils ont très bien joué.»