À Vancouver, au moins 150 personnes, dont neuf policiers, ont été hospitalisées pendant la nuit de jeudi, après l'émeute qui a éclaté dans les rues de la ville.

Plusieurs partisans des Canucks sont sortis de leurs gonds en raison de la défaite de leur équipe en finale de la Coupe Stanley, aux mains des Bruins de Boston.

Les autorités hospitalières signalent que deux personnes sont soignées pour des blessures à l'arme blanche subies lors de l'émeute, alors qu'un homme encore non identifié reposait dans un état critique, souffrant de blessures à la tête. L'individu aurait fait une chute de 12 mètres en tentant de sauter entre un trottoir autour du Rogers Arena et une route surélevée.

Le chef de police de la ville, Jim Chu, a fourni des informations supplémentaires sur l'émeute et le pillage qui ont eu lieu. Une quinzaine d'automobiles, dont deux camionnettes de la police, ont été incendiées, des boutiques ont été saccagées et des vitrines ont été fracassées dans un secteur d'environ dix pâtés de maisons au coeur du quartier commercial de Vancouver.

Selon M. Chu, l'émeute a été causée par «des criminels et des anarchistes» qui cherchaient à troubler l'ordre public. Il a indiqué que les autorités s'étaient préparés pour le pire scénario et quand celui-ci s'est concrétisé, les agents anti-émeutes et les policiers-cavaliers ont bien réagi. Ils a félicité ses troupes pour avoir repris le contrôle de la situation en trois heures.

Une centaine de personnes ont été arrêté au cours de l'émeute, a ajouté le chef de la police. Il a invité la population à envoyer photos et vidéos afin d'effectuer d'autres arrestations.

Jeudi, la circulation automobile reprenait son cours normal dans les rues, après une première corvée de nettoyage nocturne.

Par ailleurs, plusieurs émeutiers devront répondre de leurs actes. De nombreuses photos des vandales circulaient déjà sur le web dans les heures suivant les violences, et de nombreux internautes encourageaient leurs pairs à publiciser ces photos. Un site internet nommé «Vancouver 2011 Riot Criminal List» a même été rapidement créé sur un service de microblogues, afin d'identifier les coupables.

Pendant ce temps, cette image peu reluisante de Vancouver était diffusée à travers le monde, alors que la nouvelle et les images ont été reprises par des médias d'aussi loin que l'Australie et l'Inde.

L'émeute a éclaté dans une montée de colère à la suite du match qui a vu les Bruins de Boston enlever le symbole de la domination du hockey professionnel.

Plusieurs incendies ont été allumés alors que vandalisme et pillage étaient répandus. Des introductions par effraction ont eu lieu dans les commerces, et les fêtards y ont volé de nombreux objets.

Nombre d'émeutiers provoquaient les policiers pendant que d'autres improvisaient des combats ou voulaient être les héros de vidéos amateurs.

Les policiers semblaient absents par moment. A quelques pâtés de maisons de là, des agents, en habit de l'anti-émeute, marchaient lentement d'intersection à intersection, utilisant des gaz lacrymogène pour contrer les émeutiers.

Cette tactique a été défendue par M. Chu, disant que ses policiers avaient bien appliqué les plans. Ils ont pris le contrôle, mètre par mètre et l'ont conservé.

Des policiers des municipalités avoisinantes ont été appelés en renfort et le maire de Vancouver, Gregor Robertson, a affirmé que la situation était finalement maîtrisée après l'utilisation massive de fumée, chevaux, boucliers et bâtons. M. Robertson a qualifié l'émeute d'«absolument disgracieuse et honteuse», blâmant un petit nombre de trouble-fête.

Dès la fin du match de hockey, le chaos régnait dans les rues du centre-ville, jonchées de déchets et recouvertes d'une fumée âcre. Certains partisans ont été vus en train de lancer des bouteilles de bière sur des écrans géants immédiatement après la défaite de leur équipe.

D'autres ont scandé des obscénités et ont sauté par-dessus les feux allumés par des partisans, tandis que la police s'approchait pour rétablir l'ordre.

Ces scènes de chaos rappellent une émeute semblable survenue à Vancouver en 1994, quand les Canucks avaient perdu la Coupe Stanley aux dépens des Rangers de New York.