Il y a un an, Dani Probert était l’invitée de l’émission balado de Chris Nilan. Ils ont discuté de la carrière de son mari et de la fois où il s’est battu avec Nilan sur la glace. Ils ont rappelé comment Nilan et Bob Probert étaient devenus de bons amis après le hockey, les dépendances de Probert et sa mort en 2010 d’une crise cardiaque, à l’âge de 45 ans.

Dani Probert a expliqué que lorsqu’elle a fait don du cerveau de son mari au centre de recherche sur l’ETC de l’Université de Boston, elle a eu du mal à répondre à un questionnaire sur la vie et la carrière de son mari. Elle savait que son mari était considéré comme le champion poids lourd du hockey. Mais elle ne connaissait pas les détails de chaque coup de poing brutal, de chaque mise en échec contre la bande ou de chaque chute sur la glace.

Elle a exhorté Nilan à répondre à ces questions, pendant qu’il le pouvait encore. Un an plus tard, Nilan a rejoint l’étude Hope et s’est engagé à faire don de son cerveau.

« Il est essentiel que des athlètes comme Chris participent à l’étude », a dit Chris Nowinski, cofondateur du centre ETC de l’Université de Boston et de la Concussion Legacy Foundation.

Pendant un jour et demi à Boston, Nilan a subi une batterie d’examens médicaux, cognitifs et neurologiques destinés à aider les chercheurs à connaître les causes et les effets des chocs répétés à la tête qui peuvent conduire à l’ETC, et peut-être un jour à concevoir un test qui permettra de détecter cette maladie chez des patients vivants.

Nilan a subi des prélèvements de sang et de liquide céphalo-rachidien et a passé une imagerie par résonance magnétique de son cerveau. Il a effectué des tests cognitifs et de mémoire comprenant des jeux de mots, des suites de chiffres, des histoires courtes et des labyrinthes. L’un des tests clés est la ponction lombaire, qui permet de prélever des liquides rachidiens, qu’Alosco qualifie de « fenêtre sur le cerveau ».

Le programme compte actuellement plus de 400 participants, dont environ un tiers ont été exposés à des chocs répétés à la tête. À l’origine, le programme se concentrait sur la maladie d’Alzheimer, mais ces dernières années, les recherches sur l’ETC se sont développées.

Plus qu’un simple exécutant

D’une certaine manière, la contribution de Nilan à l’étude a été l’occasion de faire à la retraite ce qu’il aimait le plus faire en tant que joueur : défendre ses coéquipiers.

Si ce que je fais aujourd’hui peut les aider à trouver des moyens de détecter plus tôt l’ETC, peut-être que les joueurs de demain pourront être prévenus et ne subiront pas d’autres dommages.

Chris Nilan

Sur la glace, si un joueur adverse osait planter la lame de son bâton dans les côtes de Guy Lafleur ou lancer un coup de coude à Guy Carbonneau, c’est à Nilan qu’il s’adressait. Lorsque l’équipe adverse était composée de durs à cuire notoires, Nilan était celui qui devait laisser tomber les gants.

« Quand on allait à Philadelphie ou à Boston, on voyait qu’il y avait des gars qui avaient peur avant le match, raconte Nilan. Mais je ne pouvais pas avoir peur. C’est sur moi qu’ils comptaient pour sonner le clairon, porter le drapeau et foncer dans le tas. »

Nilan a accumulé 3584 minutes de pénalité au cours de la saison régulière et des séries éliminatoires, soit le cinquième total de l’histoire de la ligue, et il a joué près de 300 matchs de moins que les quatre premiers. Il a établi à deux reprises le record du Canadien pour le plus grand nombre de minutes de pénalité en une saison : 338 en saison régulière 1983-1984 et 358 l’année suivante.

« J’étais une menace », dit-il.

Il était aussi l’un des joueurs les plus populaires du Canadien, autant pour ses célébrations énergiques après des buts que pour ses coups de poing. En plus d’être un combattant, Nilan savait jouer au hockey. Dans les arénas adverses, il était la cible de la haine et des huées, même à Boston. Mais ceux qui ont joué aux côtés de Nilan l’adoraient.

« Chris Nilan était l’un des meilleurs coéquipiers que j’aie jamais eus », a déclaré Tony Granato, qui a joué 13 ans dans la LNH, dont deux avec Nilan chez les Rangers de New York, de 1988 à 1990.

Le souvenir, aujourd’hui et il y a cinq ans

Chris Nilan est la quintessence du Bostonien d’une certaine époque et d’une certaine démographie, celui sur qui on fait des films : joueur de hockey de la classe ouvrière, dur et d’origine irlandaise, à qui des centaines, voire des milliers d’enfants de la région rêvaient de ressembler. Il est né le 9 février 1958 à l’hôpital Faulkner de West Roxbury, dans le Massachusetts. Il est le fils de Henry et Leslie Nilan, un couple d’ouvriers qui a élevé ses quatre enfants dans un cadre strict. Chris Nilan s’est toujours retrouvé dans des situations difficiles lorsqu’il était enfant et a rapidement découvert qu’il était un combattant capable et intrépide. Souvent, dit-il, c’était pour défendre les autres. Plus tard, il s’est mêlé à des groupes d’enfants et de jeunes adultes dans les rues et les bars de Boston.

Il a rencontré Karen Stanley à l’Université Northeastern et ils sont tombés amoureux. Lorsque les gens l’interrogeaient sur Bulger, Nilan soulignait qu’il avait épousé Karen, et non son beau-père. Il décrit leur mariage de 1981, avec les bérets verts d’Henry Nilan d’un côté, Bulger et ses acolytes de l’autre, et les copains de hockey de Nilan au milieu.

« Nous aurions pu envahir un petit pays », a imagé Nilan en riant.