Et dire que j'ai entendu des partisans se remettre à rêver d'une place en séries éliminatoires après la victoire trop facile du Canadien, mardi à Ottawa.

Comment voulez-vous qu'une équipe qui perd tous ses moyens à la suite d'une décision controversée pour ne pas dire douteuse d'un arbitre ou qui panique dès les premiers signes de remontée de la part de ses adversaires puisse accéder aux séries?

Franchement!

Vous dites que le Canadien a assez bien joué pour gagner ? C'est vrai ! Mais il a bien joué lors des 40 premières minutes de jeu seulement. Dans les 20 dernières, il n'a rien fait d'autre que regarder le Lightning lui grimper sur le dos. J'ai peut-être été sévère, mais je n'ai relevé que deux bonnes occasions de marquer du Tricolore en troisième période. Et elles sont venues toutes les deux en fin de rencontre alors que vos favoris jouaient à six contre quatre.

Un bon club, un club confiant, un vrai club de séries, aurait marqué en pareille occasion. Il ne se serait pas contenté de passer proche. Car passer proche, comme chacun le sait, c'est bon aux poches, aux fers et à la pétanque. Au hockey, ça ne vaut rien... Comme les victoires morales. Remarquez qu'après avoir laissé filer une avance de 3-1, il serait bien difficile de parler de victoire morale.

La remontée du Lightning ou l'écroulement du Canadien au dernier tiers, un autre cette saison, porte ombrage à une autre performance de premier plan de David Desharnais.

Après le match de mardi, j'ai demandé à Desharnais comment il percevait le fait de voir Lars Eller hériter de ses ailiers Max Pacioretty et Erik Cole, les deux meilleurs du Tricolore, alors qu'on lui confiait la lourde tâche de relancer Michael Cammalleri. La victoire aidant, Desharnais m'a répondu que le bien de l'équipe passait avant tout le reste.

Et il l'a prouvé de brillante façon hier, en permettant à Cammalleri de retrouver ses moyens, du moins un peu, en lui offrant des passes qui ne venaient sans doute pas assez souvent au goût du marqueur bien difficile à contenter du Canadien.

On gèle en ce moment au Québec. Qu'est-ce qu'on fait quand on gèle et que les voitures refusent de démarrer ? On appelle le CAA! Dans le vestiaire du Canadien, David Desharnais remplace le CAA. L'ennui, c'est qu'après cinq défaites en temps réglementaire en six matchs à la barre du Canadien, Randy Cunneyworth aurait besoin de tout un parc de David Desharnais pour «booster » tous ceux qui ont besoin d'être relancés.