Même s'il reste plus d'une demi-saison à jouer au Canadien, le sort du DG Pierre Gauthier est scellé dans l'esprit de bien des gens. Et les spéculations quant à son éventuel successeur vont bon train.

Le candidat le plus souvent cité à cet égard n'est nul autre que Julien Brisebois, celui qui, avec Gauthier, a longtemps agi comme adjoint à Bob Gainey.

Maintenant directeur général adjoint du Lightning de Tampa Bay - en plus d'être DG des Admirals de Norfolk, le club-école de la Ligue américaine - Brisebois s'est dit flatté que Steve Yzerman ait affirmé ouvertement qu'il s'attendait à le perdre et qu'une équipe lui offre un jour un poste de DG.

« Cela dit, je suis très heureux à Tampa et ma famille est heureuse, assure le dirigeant de 34 ans. Tout ce qui me manque, c'est plus de victoires pour l'équipe. »

Brisebois n'a encore reçu aucune offre, mais affirme qu'il ne sautera pas nécessairement sur la première qui se présentera.

« Je suis prêt... mais je ne suis pas pressé, a soutenu Brisebois. Il faut que le contexte soit bon. Il faut que j'aie des affinités avec le personnel en place, que l'équipe ait une chance de gagner, que l'environnement convienne à ma famille... Il y a une multitude de facteurs à considérer. »

Brisebois s'est montré à la fois prudent et poli lorsqu'il a été question d'un hypothétique retour dans le giron du Tricolore. Mais son intérêt ne fait aucun doute.

« Le Canadien c'est spécial, dit-il. C'est une organisation unique pour plusieurs raisons. Quand j'étais avec le Canadien, je ne comprenais pas comment des gens pouvaient dire qu'ils ne voulaient pas venir travailler à Montréal, et je ne le comprends pas davantage aujourd'hui. »

Une direction jeune et dynamique

Brisebois continue de prendre de l'expérience et de tout absorber comme une éponge. Il se considère privilégié de pouvoir travailler avec Yzerman, l'homme qui l'a embauché en juillet 2010.

« Steve a eu une longue carrière et il a travaillé à Detroit où il a côtoyé des gens qui ont eu beaucoup de succès dans des rôles de gestionnaires, soutient l'avocat de formation. Il me donne beaucoup de latitude et de responsabilités et il me donne la chance de me casser la gueule pour apprendre.

« Steve est un dirigeant sous-évalué, ne serait-ce que parce qu'il est l'une des rares personnes que je connaisse qui soit aussi droite, qui ne plie jamais et qui possède une intégrité incorruptible. »

Le tandem Yzerman-Brisebois est l'un des plus jeunes de la ligue. Si l'on ajoute le profil de Guy Boucher au poste d'entraîneur-chef, le Lightning se retrouve avec une direction dynamique qui ne veut pas reculer devant l'innovation.

« Je ne suis pas sûr que ce soit une question d'âge, mais nous sommes ouverts aux nouvelles idées, explique Brisebois. C'est important d'être capable de se sortir de sa zone de confort, et c'est l'une des raisons pour lesquelles je voulais venir à Tampa. Non seulement j'allais élargir mon réseau de contacts, mais j'allais être confronté à des défis différents de ceux auxquels j'ai été confronté à Montréal. Par exemple, je dois travailler avec un budget différent de celui du Canadien et dans un endroit où le hockey n'a pas autant d'importance. »

J'ai mon voyage

S'il est toujours à Tampa Bay la saison prochaine, Brisebois vivra un nouveau défi avec son équipe puisque le Lightning sera particulièrement affecté par le réaménagement des divisions. C'est sans surpris que le Lightning a été l'une des quatre formations de la ligue à voter contre cette réorganisation.

« Ça implique beaucoup de transport pour nous. Les deux équipes de la Floride sont en fait les deux équipes les plus pénalisées par ce réaménagement. C'est sûr qu'on aime ça aller jouer au Canada, mais à chaque fois ça impliquera du temps de plus à cause des douanes. La ligue a promis de planifier notre calendrier en conséquence, mais on a quand même nos réserves à cet égard.