Mikhail Grabovski ne manque jamais une occasion de se rappeler au bon souvenir du Canadien, qui s'était départi de lui à l'été 2008.

L'ancien enfant terrible du CH a marqué deux fois et ajouté une passe sur l'autre but des Maple Leafs de Toronto, et ceux-ci ont célébré l'entrée en scène du nouvel entraîneur-chef Randy Carlyle par une victoire de 3-1 sur le Tricolore.

Grabovski a maintenant inscrit cinq buts et 17 points en 23 rencontres face au Canadien.

De l'autre côté, le CH se cherchait des armes. Il tentait par tous les moyens de créer de l'offensive, mais n'y arrivait pas.

Il faut dire que le Tricolore alignait face aux Leafs une formation totalisant seulement 36,282 millions en salaire, son plus petit total de la saison. N'eût été des nombreux blessés qui complètent l'équipe, cette masse salariale serait inférieure au plancher salarial permis par la ligue. Ça donne une idée des effectifs...

« Le nombre de chances qu'on génère ne passe pas proche d'être suffisant, a admis Randy Cunneyworth. Mais nous avons un groupe plus jeune sur la glace avec des vétérans comme Gionta, Darche et Moen qui sont sur la touche et qui sont des éléments-clés pour nous.

« C'est l'opportunité pour les plus jeunes de nous montrer s'ils ont mûri au cours de la saison à Hamilton. »

Le résultat laisse évidemment à désirer. Le trio de David Desharnais a encore contribué grâce au 23e but d'Erik Cole, mais le reste de l'équipe ne génère presque rien.

« Nous avons besoin que d'autres joueurs marquent des buts, a admis Josh Gorges. Je ne veux critiquer personne, mais c'est la vérité. Nous avons besoin de production secondaire. Il y a d'autres gars qui doivent se lever et contribuer. J'estime que nous, les défenseurs, devons en faire plus aussi pour stimuler l'offensive.

« Et quand on joue du hockey de rattrapage, ça devient difficile parce qu'on est obligé de parier un peu et ça nous joue des tours. »

Les Leafs ont tiré de partout

Le Tricolore s'est fait dominer 42-22 au chapitre des lancers. Même s'il a pris les devants en première, il n'a pas été en mesure de profiter du fait que le gardien Jonas Gustavsson donnait des signes d'insécurité en début de rencontre.

Au contraire, ce sont les Leafs qui ont pris les choses en main en deuxième période. À partir du but égalisateur de Matt Frattin, le vent a tourné.

« Les Leafs ont pris une page du plan de match qu'on s'était donné en envoyant beaucoup de plus de lancers au filet qu'on ne l'a fait, a noté Cunneyworth. Ce n'est que tard dans le match qu'on s'est mis à le faire avec plus de régularité.

« Mais ça a été un match bien disputé par les deux équipes. La dimension physique a donné du jeu excitant aux amateurs. »

C'est vrai que ça a frappé fort et souvent. On s'y attend toujours un peu lors des matchs Canadien-Leafs, mais avec l'entrée en scène d'un nouveau coach à Toronto qui aime le jeu robuste, et avec le visage plus viril que montre le Canadien depuis quelques matchs, c'était d'autant plus anticipé.

Mais étonnamment, si l'on fait exception du combat entre Brad Staubitz et Mike Brown, il a fallu attendre la 36e minute de jeu avant que la première punition mineure soit décernée.

Carlyle bien heureux

Mikhail Grabovski a marqué le but vainqueur sur le 40e lancer des Leafs sur Carey Price. Clarke MacArthur a profité d'un mauvais changement au banc du Canadien pour remettre à l'ancien centre du Tricolore, laissé à découvert au centre de l'enclave.

Grabovski a trompé Price d'un tir parfait en utilisant Alexei Emelin comme écran.

Il a récidivé en fin de match, lors d'un avantage numérique, pour mettre fin à la séquence de six matchs sans victoire des Leafs.

« Je trouve ça impressionnant qu'on ait accordé moins de 25 tirs lors d'un match à l'étranger et qu'on ait marqué deux gros buts en troisième période », a souligné Randy Carlyle, qui était évidemment soulagé d'avoir remporté son premier match derrière le banc des Leafs.

Soulignons qu'à l'issue de la rencontre, le Canadien a cédé Andreas Engqvist aux Bulldogs de Hamilton.