Courage partisans, la lente agonie du Canadien achève. Plus que trois semaines de trois matchs chacune, et cette foutue saison ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

Il ne sera pas trop tôt, à entendre l'entraîneur Randy Cunneyworth. Les joueurs sont à bout de souffle, vidés psychologiquement.

Le Tricolore a beau se démener et avoir récolté au moins un point de classement dans ses six derniers matchs, il va amorcer la prochaine semaine dans les bas-fonds de l'Association Est, avec 69 points.

Le dénouement est inévitable, mais l'élimination officielle ne devrait pas se produire cette semaine. Il faudrait que le CH connaisse une semaine de deux points tout au plus, et que les Capitals de Washington en amassent six dans leurs cinq prochains matchs pour qu'on débranche le respirateur artificiel.

Peu importe, le Canadien est voué à être écarté des séries éliminatoires pour la première fois en cinq ans, soit depuis la saison 2006-07.

L'équipe va renouer avec l'action mercredi, suivant un premier répit en mars après avoir disputé neuf matchs en 17 jours. Elle retrouvera les Sabres à Buffalo pour la deuxième fois en neuf jours, avant de livrer un troisième duel en 10 jours face aux Sénateurs d'Ottawa au Centre Bell, vendredi. Elle va terminer une autre série de trois matchs en quatre jours, en allant se mesurer aux Flyers à Philadelphie, samedi.

Le CH s'est bien bagarré contre les Sabres et les Sénateurs, la semaine dernière, en amassant quatre points sur une possibilité de six.

L'entraîneur Cunneyworth va continuer de presser le citron et de tenter de soutirer le maximum de ses troupiers, même s'il admet que la tâche est ardue. Il constate que ce n'est pas une mince affaire que de motiver un groupe d'athlètes qui sait qu'il n'a plus rien à gagner.

«C'est facile ici à Montréal en raison de l'énergie de la foule, de l'atmosphère qui règne dans l'amphithéâtre, a-t-il mentionné, samedi. Les gars adorent, ils apprécient que les partisans soient derrière eux. Ça les aide à puiser dans leurs ressources, à faire fi de la baisse d'énergie qu'ils ressentent à ce stade de la saison.»

La semaine dernière, le gardien Carey Price avouait que le pire pour lui est la fatigue psychologique. Il soulignait que les derniers mois ont été particulièrement éprouvants en raison de la position précaire de l'équipe.

Le manque de concentration de Price a paru évident au début du mois, et c'est la raison pour laquelle on a davantage fait appel à Peter Budaj dernièrement. Le gardien slovaque a été d'office dans trois des six derniers matchs du Tricolore, et il devrait amorcer au moins trois des neuf dernières rencontres.

C'est ce qu'a laissé entendre Cunneyworth, en soulignant que le Canadien a encore trois séries de deux matchs en autant de jours à jouer.

«Peter s'est très bien tiré d'affaire quand on a fait appel à ses services, a-t-il mentionné. C'est possiblement difficile pour un gardien réserviste comme lui, qui voit peu d'action. Mais son bon rendement réflète tout l'ardeur qu'il met à l'entraînement.»

St-Denis, mission accomplie

Frédéric St-Denis est retourné à Hamilton, déçu certes mais animé du sentiment d'avoir de nouveau laissé une impression favorable aux dirigeants de l'équipe.

Défenseur méconnu ou presque au camp d'entraînement, l'athlète natif de Greenfield Park, sur la rive-sud de Montréal, a quitté l'anonymat cette saison.

«J'avais comme objectif de connaître une bonne saison avec les Bulldogs et de venir jouer quelques matchs avec le Canadien. Je peux donc dire mission accomplie», a-t-il commenté, avant de quitter le Centre Bell.

Le défenseur à caractère défensif, âgé de 26 ans, espère que les 10 matchs qu'il a joués dans la LNH convaincront le CH de le garder dans son giron. Il est admissible au statut de joueur autonome avec restrictions, à la conclusion de la saison.