La combinaison d'une défaite du Canadien aux mains des Sénateurs et d'une victoire en temps réglementaire des Capitals de Washington aurait confirmé l'exclusion du Tricolore des séries éliminatoires.

Le Canadien a gagné. Les Caps ont perdu. En prolongation, mais ils ont perdu quand même. Résultats: le Canadien n'est pas éliminé. Du moins pas encore! Mais il est toujours dernier au classement dans l'Est.

Ça ne paraissait pas du tout lorsque la sirène confirmant la victoire facile de 5-1 du Tricolore aux dépens des Sénateurs s'est faite entendre. Les partisans encore dans les gradins de sont levés d'un trait et ont célébré comme si leurs favoris étaient bien installés en séries. Ils ont réservé leur plus belle ovation à Erik Cole qui est passé à l'histoire avec le tour du chapeau le plus rapide de l'histoire (5 min 41 sec) du Canadien en début du match.

Après avoir enduré autant de soirées difficiles cette saison, particulièrement au Centre Bell, les partisans avaient tout à fait le droit de célébrer. Mais quand, au fil d'une soirée rendue facile par les cadeaux offerts par le gardien Craig Anderson les commentaires selon lesquels le Tricolore n'était finalement pas si loin de pouvoir compter sur un club gagnant se sont mis à défiler sur les médias sociaux, je me suis dit que la sauce était trop piquante sur les ailes offertes gratuitement dans les Cages aux sports en raison des cinq buts ou qu'elles étaient noyées dans des pichets de Molson...

La victoire efface bien des doutes il faut croire. Elle efface aussi bien des mauvais souvenirs. Mais si les partisans du Tricolore croient vraiment que le match d'hier peut lui servir de tremplin vers des jours meilleurs la saison prochaine, ils se bercent d'illusions.

Ce dont on a été témoin au Centre Bell c'est l'exemple parfait d'un club qui joue les fesses serrées parce qu'il glisse au classement et qu'il sait qu'une défaite le placera dans le pétrin et d'un autre qui sort sans la moindre crainte.

Ça prouve que le Canadien peut s'imposer et surprendre des adversaires qui le tiennent pour acquis. Ce qu'il a fait d'ailleurs à quelques occasions avec des victoires convaincantes - 7-2 contre Detroit, 7-3 contre Winnipeg, 6-2 contre Ottawa, 4-1 contre Vancouver - depuis que Randy Cunneyworth est venu en relève à Jacques Martin. Mais comment oublier qu'il s'est aussi fait blanchir six fois dans les 43 derniers matchs et qu'il s'est écrasé beaucoup plus souvent qu'il s'est dressé devant ses adversaires?

Mais bon! Quand on veille au corps, on aime mieux célébrer les bons moments du défunt que de lui épingler sur le rebord de la veste tout ce qu'il a fait de mal. Profitons-en donc. Surtout que les Flyers pourraient couper court à cette fête dès ce soir...