L'an dernier, au post-mortem du Canadien, Scott Gomez avait dit qu'il peinait à regarder ses coéquipiers dans les yeux.

«J'ai eu une saison horrible et personne n'est plus embarrassé que moi», avait-il lancé.

Il venait en effet de connaître une campagne lamentable. Mais cette année, le centre de 32 ans est passé à un autre niveau. Quand l'humoriste Sugar Sammy se moque de vous dans son spectacle, c'est que vos ennuis ont fait école...

«Cette saison, les blessures n'ont pas cessé de me pourchasser», a plaidé Gomez, qui a terminé la saison avec seulement 2 buts et 11 points en 38 matchs.

«Ça a été une chose après l'autre.»

Gomez a dit n'avoir jamais entendu parler d'un scénario l'envoyant dans la Ligue américaine l'an prochain. Peut-être voulait protéger un moral qui a été mis à rude épreuve?

«Il a passé de durs moments cette saison, a confié son coéquipier et ami Brian Gionta. Sa confiance a fluctué. Mais il a déjà été un joueur élite dans cette ligue et il est capable de le redevenir de nouveau. Son plus gros défi sera de retrouver sa confiance.»

Échange, rachat de contrat, rétrogradation à la Ligue américaine: Gomez ignore ce qui l'attend.

«Je traverserai le pont quand je serai rendu à la rivière, a-t-il dit. Personne ne sait ce qui va se passer; donc, je ne peux pas répondre à ce genre de question. Ce n'est pas une préoccupation pour moi, ce n'est même pas dans mon esprit.»

Bourque: «Je suis meilleur que ça»

En 38 matchs lui aussi, Rene Bourque n'a guère fait mieux après que Pierre Gauthier l'eut attiré à Montréal, au mois de janvier, en retour de Michael Cammalleri. Le patineur de Lac La Biche s'est contenté de 5 buts, 13 points, un différentiel de -16 et à peine 48 mises en échec.

«Ce fut évidemment très décevant pour moi, a convenu Bourque. Je suis heureux d'être ici, ce n'est pas ça le problème. Mais j'ai eu de la misère. De toute évidence, je suis un meilleur joueur que ça. Il reste encore plusieurs années à mon contrat, et je veux être ici jusqu'à la fin.»

S'il reste encore deux années au contrat de Gomez, l'entente qui lie Bourque au Tricolore est encore valide pour quatre autres saisons.

Pas si pire, la saison de Plekanec

Toujours au rayon des mauvaises saisons, celle de Tomas Plekanec n'est peut-être pas aussi pire qu'on le croit. Il a tout de même récolté 17 buts et 52 points en jouant avec tous les ailiers inimaginables.

Gomez aurait volontiers pris de telles statistiques!

Les ailiers les plus réguliers de Plekanec à forces égales auront été Gionta et Cammalleri. Mais cette unité n'a représenté que 9,66% du temps total que Plekanec a passé à cinq contre cinq.

Rares sont les attaquants réguliers de la LNH qui ont changé autant de partenaires.

«Ce qui n'aide pas, surtout au plan défensif, c'est que lorsqu'on change toujours d'ailiers, on ne peut pas assumer qu'ils vont couvrir notre position si jamais on la quitte, a expliqué Plekanec.

«Quand on joue de façon régulière avec un joueur, on connaît davantage ses tendances et on sait à quoi s'attendre.»

Le centre tchèque a par ailleurs terminé avec un différentiel de -15, ce qui à prime abord ne paraît pas très bien. Or, ce -15 est entièrement l'oeuvre de buts de l'adversaire marqués dans un filet désert et de buts de l'adversaire en infériorité numérique.

Dans de véritables situations à cinq contre cinq, le différentiel de Plekanec cette année a été de 0.

«Ça me fait sentir un peu mieux...», a-t-il lâché.

Photo: Olivier Pontbriand, La Presse

Tomas Plekanec