Patrick Roy à Québec. Guy Carbonneau à Chicoutimi. Leur ancien coéquipier Bobby Smith à Halifax. Le jeune Sean Couturier à Drummondville. Jonathan Huberdeau, autre joueur qui pourrait faire partie du top 5 au repêchage, à Saint John. Sans oublier Louis Leblanc à Montréal.

Les séries éliminatoires de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) s'amorcent ce soir et les histoires intéressantes ne manquent pas.

Roy dirige une puissance, les Remparts, troisièmes au classement général avec 100 points, et Québec devrait en principe écarter assez aisément au premier tour Val-d'Or, qui a amassé une quarantaine de points de moins.

Carbo n'a pas les mêmes chevaux. Appelé à remplacer l'entraîneur Richard Martel en fin de saison, il dirige un club en reconstruction, néanmoins doté d'un extraordinaire jeune gardien, le Suédois Christopher Gibson, probablement un choix de première ronde au repêchage en juin. Ils en auront plein les bras en première ronde avec Sean Couturier, l'un des beaux espoirs en prévision du prochain repêchage, et les surprenants Voltigeurs de Drummondville.

Bobby Smith et les Mooseheads auront besoin d'un petit miracle pour vaincre le Junior de Montréal, deuxième au classement avec 102 points. Il s'agirait de la première - et de la dernière - occasion pour Louis Leblanc, premier choix du Canadien en 2009, d'accéder à la Coupe Memorial.

Les favoris, et de loin, demeurent néanmoins les Sea Dogs de Saint John, dirigés par l'ancien entraîneur des Blue Jackets de Columbus Gerard Gallant. Les Sea Dogs ont subi seulement sept défaites cette saison et ils comptent sur Huberdeau, supérieur à Couturier selon certains recruteurs de la LNH, Zack Phillips, autre éventuel choix de première ronde, Simon Després, choix de première ronde des Penguins de Pittsburgh en 2009, Éric Gélinas, choix de deuxième ronde des Devils du New Jersey la même année, et cinq autres joueurs repêchés par des clubs de la LNH.

«J'en parlais justement tantôt avec les journalistes des environs et on se demandait pourquoi on ne parlait pas beaucoup de la Ligue junior majeur du Québec à l'échelle provinciale, a confié Carbonneau hier après-midi au bout du fil. Dans le passé, on a trop souvent parlé de notre ligue uniquement quand des incidents survenaient. Mais il y a de belles histoires dont on ne parle pas assez. S'il faut que ça prenne Patrick (Roy), l'arrivée de Guy Carbonneau, Bobby Smith qui est rendu à Halifax derrière le banc, tant mieux.»

L'ancien entraîneur du Canadien vit ses premières séries éliminatoires à titre d'entraîneur d'un club junior. Et il n'a pas eu beaucoup de temps pour apprivoiser son équipe.

«Je commence à apprendre qu'il y a une énorme différence entre un jeune de 16, 17, 18 ans et un joueur de 19 ans, dit-il. Drummondville a une belle base avec neuf joueurs de 19 ans. Nous en avons un seul. Si on se fie aux statistiques, on n'a pas d'affaire là contre Drummondville, mais avec mon expérience en séries dans la Ligue nationale, on ne sait jamais ce qui peut arriver. On a un très bon gardien de but et une bonne jeune défense. Il faut fermer le jeu, éviter les revirements et ne pas laisser d'espace à l'adversaire.»

«Des choses bizarres»

Patrick Roy s'y connaît aussi en séries éliminatoires. Non seulement grâce à quatre conquêtes de la Coupe Stanley, mais aussi une Coupe Memorial et de nombreux matchs de séries éliminatoires avec les Remparts au fil des ans.

Il a appris à se méfier de ses adversaires de première ronde et aussi à ne pas attribuer trop rapidement un championnat à une équipe en apparence trop puissante.

Il faut presque lui tordre un bras pour lui faire parler de Saint John. «Je ne veux pas en parler parce que nous n'en sommes pas là. Val-d'Or va nous donner une bonne opposition. Les blessures qu'ils ont subies cet hiver ont faussé les données dans leur cas. L'écart est mince entre les meilleures équipes et les formations de milieu de peloton. Mais est-ce que les Sea Dogs sont battables malgré leurs sept défaites en saison régulière? Tout le monde est battable, selon moi, après ce que j'ai vécu avec le Canadien en 1986 et en 1993, avec l'Avalanche en 1996 et même en 2001. Dans les séries, il y a parfois des choses bizarres qui se passent.»

Patrick Roy a confiance en son club, même s'il n'a pas dégarni sa banque d'espoirs à la date limite des transactions pour amener des vétérans en renfort.

«On est dans une situation un peu différente de certains marchés. On essaie d'être compétitifs chaque année et ça vient avec des contraintes. On ne sacrifie pas nos jeunes parce qu'on veut les garder pour les autres années. On sait qu'on va avoir une bonne saison et qu'on a des chances de gagner, mais il faut jouer en équipe et au maximum de notre potentiel, contrairement à Saint John qui peut jouer à 80%. Si tous nos joueurs ne poussent pas dans la même direction, on n'a pas de chances.»

Le premier match a lieu ce soir entre Montréal et Halifax. Les autres rencontres seront présentées le lendemain.