Le marché des joueurs autonomes est ouvert depuis deux jours. La plupart des gros noms ont trouvé preneurs, mais beaucoup attendent encore des nouvelles de leurs agents. Voici les principaux constats qu'on peut tirer de ce marché qui évolue depuis l'instauration du plafond salarial.

1. Le marché n'est pas favorable aux gardiens

Tard hier soir, Evgeny Nabokov, José Théodore et Marty Turco, les trois plus hauts salariés parmi les joueurs autonomes, étaient toujours sans contrat. Les succès des Blackhawks de Chicago et des Flyers de Philadelphie avec des gardiens à la réputation modeste (et surtout très peu payés!) ont fait réfléchir plusieurs directeurs généraux. Les Sharks de San Jose étaient sans gardien numéro un depuis qu'ils ont signifié à Nabokov qu'ils ne retiendraient pas ses services. Ils ont opté pour Antero Niittymaki qui leur coûtera 2 millions par saison pendant deux ans.

 

À Philadelphie, Paul Holmgren a décidé de se rabattre de nouveau sur Michael Leighton à qui il a offert 3,1 millions sur deux ans. Idem à Atlanta avec Chris Mason qui touchera 3,7 millions pour deux ans et à Tampa Bay avec Dan Ellis et son contrat de 3 millions sur deux ans. Cristobal Huet, des Blackhawks, a profité de la manne lorsqu'il a signé son contrat de quatre ans pour presque 23 millions il y a deux ans. Les Capitals de Washington peuvent se compter chanceux qu'il ait refusé leur offre de 15 millions pour trois ans. Ils se sont rabattus sur José Théodore pour deux ans, un contrat qui prenait fin avant-hier. Tim Thomas aussi a le sens du timing. On comprend pourquoi les Bruins de Boston ont autant de difficulté à l'échanger avec son salaire moyen de 5 millions pour les trois prochaines années. Les exemples de Huet et Thomas expliquent sans doute pourquoi Nabokov, Théodore et Turco doivent attendre avant de trouver un club... s'ils en trouvent un. Dans ces circonstances, la valeur obtenue en retour de Jaroslav Halak n'est pas négligeable.

2. Ne plus déséquilibrer la structure salariale

Ilya Kovalchuk n'a pas encore signé de contrat parce que les clubs hésitent à accorder 10 millions à un joueur, aussi talentueux soit-il. À Anaheim, on ne veut pas offrir plus de 5 millions au jeune Bobby Ryan parce que ça en ferait un attaquant mieux payé que Ryan Getzlaf et Corey Perry. Le salaire annuel le plus élevé consenti dernièrement a été celui de Patrick Marleau, qui touchera en moyenne 6,9 millions pour les deux prochaines saisons. Après, c'est Sergei Gonchar à 5,5 millions par saison pour trois ans. Aucun autre contrat ne dépasse les 5 millions par année: Tomas Plekanec et Paul Martin toucheront 5 millions par année, les autres n'atteignent pas cette somme. Les contrats faramineux accordés à Scott Gomez, Chris Drury, Brad Richards, Brian Campbell, Thomas Vanek, Daniel Brière, Wade Redden, Ed Jovanovski et Ryan Smyth risquent d'être distribués avec plus de parcimonie.

3. Prudence avec les joueurs de 35 ans et plus

Une clause de la convention collective de la LNH fait en sorte qu'il est impossible de trouver des clauses échappatoires pour contourner le plafond salarial avec les hockeyeurs de 35 ans et plus. Ainsi, on ne peut soustraire leur salaire de la masse salariale s'ils prennent leur retraite ou s'ils sont renvoyés dans les mineures, contrairement aux joueurs âgés de moins de 35 ans lors de la signature du contrat. Ça permet de comprendre pourquoi on fait signer des ententes de si longue durée à des Henrik Zetterberg, Roberto Luongo, Johan Franzen ou Marc Savard, qui n'avaient pas 35 ans lors de la signature de leur contrat. On réduit ainsi la moyenne du salaire annuel inscrite au plafond salarial et on peut effacer le salaire du joueur au moment de sa retraite, alors que l'équipe ne lui doit presque plus rien (on paye de gros salaires lors des premières années de l'entente, et de très petites sommes lors des dernières).

Ainsi, à moins d'être un joueur d'exception comme Sergei Gonchar ou Martin St-Louis, les clubs sont prudents avec les joueurs de cette tranche d'âge. Saku Koivu, 35 ans, a obtenu un contrat de seulement deux ans. Vaclav Prospal un an. Mike Modano, Paul Kariya, Slava Kozlov, Frederik Modin, Pavol Demitra, Owen Nolan, Scott Walker, Bill Guerin, Andy Sutton, Aaron Ward, Craig Conroy et Jere Lehtinen attendaient encore aux dernières nouvelles.