La LNH continue son évolution économique. L'an dernier, le plafond salarial semblait avoir tué le marché des échanges. De nombreux joueurs d'impact étaient disponibles au cours de la saison morte, mais aucune équipe était prête ou était en mesure de prendre en charge les contrats faramineux.

Ça ne semble plus être le cas, comme on a pu le voir au cours des derniers jours lors du repêchage de la LNH.

Puisque le plafond salarial augmentera encore de cinq millions de dollars US pour la saison 2011-2012 -tout comme le plancher salarial- le marché des échanges a été très actif et certains joueurs que l'on pensait impossible à échanger ont trouvé preneur. Cela pourrait aussi avoir un impact lors de l'ouverture du marché des joueurs autonomes, plus tard cette semaine.

«C'est une situation particulière présentement, a noté le directeur général des Coyotes de Phoenix, Don Maloney, samedi au Xcel Energy Center. Honnêtement, je ne sais pas ce qui va se passer le 1er juillet. Ce sera peut-être complètement fou et les équipes qui ont de l'argent à dépenser vont peut-être s'éclater.»

Les équipes qui pourront dépenser au cours de la saison morte ne seront pas seulement celles qui dépensent habituellement près de la limite permise par le plafond salarial.

Les Panthers de la Floride doivent dépenser près de 25 millions pour respecter le plancher salarial de 48,3 millions -même après avoir acquis les services du défenseur Brian Campbell et son salaire annuel de 7,142 millions des Blackhawks de Chicago. Le d.g. des Panthers, Dale Tallon, avait consenti ce contrat à Campbell alors qu'il était à la tête des Hawks et il croit que son acquisition rendra son équipe meilleure.

«C'est comme ça que je vois ça, affirme-t-il. Je ne fais pas ça (l'échange pour Campbell) afin d'atteindre le plancher salarial, je le fais pour améliorer l'équipe. Point final.»

Selon le site web capgeek.com, 18 équipes se retrouvent présentement sous le plancher salarial, mais certaines d'entre elles le respecteront quand elles auront conclu des ententes avec leurs joueurs autonomes avec compensation.

En raison de cette nouvelle réalité, des joueurs comme Wade Redden, Jeff Finger et Sheldon Souray pourraient bien revenir dans la LNH après avoir été renvoyés dans les mineures.

Après quelques saisons au cours desquelles il était presque impossible d'effectuer des échanges à cause des contraintes du plafond salarial, les équipes semblent enfin être en mesure de s'entendre. Certaines formations tentent de gagner de la flexibilité en se débarrassant de contrats importants (Calgary, Chicago), alors que d'autres sont plus que contentes de recevoir des joueurs talentueux.

C'est aussi le cas quand le talent vient en compagnie d'un engagement à long terme, comme l'ont démontré les acquisitions de Mike Richards (qui doit recevoir 51,6 millions au cours des neuf prochaines années) par les Kings de Los Angeles, et de Jeff Carter (qui touchera 58 millions en 11 ans) par les Blue Jackets de Columbus.

Même une clause de non-échange n'est plus une barrière. Deux des joueurs qui ont été échangés au cours des derniers jours ont accepté une transaction, probablement à contrecoeur.

C'est particulièrement difficile quand un joueur a accepté un contrat à rabais afin de rester avec une équipe, mais qu'il doit finalement écouler une partie du contrat -ou son ensemble- ailleurs. C'est le cas de Richards, Carter et Robyn Regher, des Flames de Calgary.

Certaines équipes ont obtenu du succès depuis l'instauration du plafond salarial en réussissant à faire signer des contrats à rabais à leurs joueurs vedettes. Cela force les autres joueurs de la formation à accepter moins d'argent afin de respecter l'échelle salariale au sein de l'équipe. Les Canucks de Vancouver ont réussi cela quand Daniel et Henrik Sedin ont accepté des contrats raisonnables qui représentent 6,1 millions dans le calcul du plafond salarial. Cela devrait créer un effet de loyauté entre l'équipe et les joueurs.

«Nous avons l'impression d'avoir un pacte avec les joueurs, c'est-à-dire qu'ils acceptent moins d'argent pour jouer avec notre équipe et nous leur indiquons que nous allons les garder avec nous, a expliqué Laurence Gilman, assistant au d.g. des Canucks. Malgré tout, les choses changent. Parfois elles changent aux yeux du joueur et parfois aux yeux de l'équipe.

«Les entraîneurs changent, la philosophie de l'équipe change et quand un joueur et une équipe acceptent une entente à un certain moment, les choses seront peut-être différentes deux, trois, quatre, cinq ans plus tard. C'est une ¨business¨ qui évolue rapidement.»

Ça semble encore plus vrai présentement.