Dans la chaise du directeur général, Bob Gainey a réussi des bons coups... et des moins bons coups. L'acquisition de Scott Gomez faisait déjà partie de la deuxième catégorie, mais depuis peu, un nom vient nous rappeler que cet échange pourrait s'avérer encore plus désastreux pour le CH. Ce nom, c'est Ryan McDonagh.

Rappelons les faits, tout d'abord: le 30 juin 2009, Gainey obtient Gomez des Rangers de New York, en compagnie de Tom Pyatt et Mike Busto, en retour de Chris Higgins, Doug Janik, Pavel Valentenko et Ryan McDonagh. Dans le camp des Rangers, on cherche avant tout à se débarrasser de l'énorme contrat de Gomez pour pouvoir se lancer à la poursuite d'un joueur autonome, Marian Gaborik.

McDonagh? Sur le coup, on en fait peu de cas. Après tout, certains rapports laissent croire que le défenseur américain ne progresse pas comme prévu, et on présume que le Canadien a tout simplement abandonné dans son cas. Pourtant, le jeune homme avait été le premier choix du club en 2007...

Mais aujourd'hui, ce jeune homme est un défenseur régulier chez les Rangers de New York. En plus, il est l'un des joueurs les plus utilisés par l'entraîneur John Tortorella; il passe en moyenne un peu plus de 18 minutes sur la glace à chaque match.

Certains ont cru que McDonagh n'était qu'un nom de plus dans l'échange Gomez, un «throw-in» comme on le dit dans le milieu. Mais non. Les Rangers, qui avaient manifestement fait leurs devoirs, ont insisté pour qu'il soit de l'offre du Canadien. C'est Glen Sather lui-même qui le confirme.

«Pour nous, c'était très important que Ryan McDonagh soit de cette transaction, d'expliquer le directeur général des Rangers, en entrevue téléphonique avec La Presse. Je vais être franc, je ne le connaissais pas du tout. Mais nos dépisteurs le connaissaient. Plusieurs d'entre eux l'avaient vu jouer, et ils m'ont fortement conseillé d'aller le chercher.»

Selon Sather, les discussions avec le Canadien n'ont pas été bien longues. «J'ai vu Bob Gainey à New York lors d'un souper, je lui ai dit que Gomez était disponible, et je lui ai demandé s'il était intéressé. Bob m'a rappelé la semaine suivante. Quelques équipes s'étaient manifestées, mais je préférais la proposition du Canadien; j'avais besoin de deux jeunes défenseurs. Ça faisait l'affaire de Bob aussi, parce qu'il n'avait pas à toucher à son alignement régulier. C'était une bonne transaction pour les deux équipes. Bob a eu ce qu'il voulait, j'ai eu ce que je voulais.»

Depuis son rappel de la Ligue américaine le 3 janvier, McDonagh a disputé 26 matchs chez les Rangers, récoltant six points et une fiche de + 12. Dimanche face aux Flyers, il a terminé la rencontre avec une fiche de +4.

Au moment du repêchage de 2007, le Canadien croyait avoir déniché un défenseur qui ne pouvait rater son coup, et Trevor Timmins, le grand manitou du repêchage chez le CH, avait comparé le style de McDonagh à celui de Chris Chelios. Rien de moins.

«Il est un meilleur patineur que Chelios, répond Glen Sather sans hésiter. C'est un gars qui peut être un des quatre premiers défenseurs d'un club, un bon joueur dans les deux sens qui peut vous donner 19 minutes de jeu par match. C'est certainement un très bon espoir, un de nos meilleurs jeunes. Il a beaucoup de potentiel, et il pourrait jouer dans cette ligue pendant très longtemps.»

L'autre jeune défenseur acquis par les Rangers dans cet échange, le Russe Pavel Valentenko, patine encore dans la Ligue américaine. «Il va jouer dans la LNH, il a le physique pour y arriver», estime le DG des Rangers.

Bon joueur, Glen Sather préfère jouer la carte de la modestie quand on lui demande de revenir sur ce fameux 30 juin 2009.

«Si j'avais pu garder Scott Gomez, je l'aurais fait, jure-t-il. Mais j'avais besoin de cet argent pour pouvoir embaucher Gaborik. Les critiques envers Scott sont injustes. Les points, ce n'est pas tout. Scott contribue aux succès de son équipe de plusieurs façons.»

Glen Sather a souvent été montré du doigt à New York, mais l'échange de Gomez représente un de ses bons coups. Il s'est servi de cet argent pour mettre la main sur Gaborik, qui lui a donné une saison de 86 points en 2009-10 (souvent blessé, Gaborik n'a disputé que 48 rencontres cette saison, récoltant 38 points). En plus, il a liquidé en Gomez un joueur vieillissant, dont les meilleurs jours semblent loin derrière. On dit de lui qu'il est souvent plus efficace en deuxième moitié de saison? Eh bien, depuis la mi-saison, soit lors des 26 derniers matchs de son club, Gomez n'a obtenu que 11 petits points.

Évidemment, Ryan McDonagh n'a même pas une saison complète derrière la cravate, alors attendons un peu avant de s'emporter. Mais si le défenseur de 21 ans continue de cette manière, la transaction Gomez sera à classer parmi les pires de l'histoire du Canadien.



Grosse semaine pour les Coyotes

Je m'en souviens très bien. C'était à la réunion des gouverneurs de la LNH, début décembre en Floride. On nous avait présenté l'homme d'affaires Matthew Hulsizer, un type de Chicago, comme le sauveur des Coyotes de Phoenix. Gary Bettman rayonnait, et tout indiquait que Monsieur Hulsizer allait s'arranger pour que le club reste en Arizona. Même que le tout devait être réglé avant le 31 décembre.

Eh bien, il n'y a toujours rien de réglé.

Le commissaire Gary Bettman a beau affirmer qu'il n'y a pas de date butoir dans ce dossier, un fait demeure: pour les Coyotes, le temps presse. L'absence d'un propriétaire empêche le club de fonctionner de façon normale, et en plus, les Coyotes peuvent difficilement établir une stratégie en vue de la prochaine saison.

Autre petit problème: même s'ils connaissent une bonne saison, les Coyotes attirent à peine plus de 11 000 fans par match. Construire un aréna au milieu de nulle part à Glendale, ce n'était pas l'idée du siècle, de toute évidence.

Et voici que ce dossier risque de se retrouver en cour; selon ESPN.com, la Ville de Glendale pourrait poursuivre le groupe Goldwater dès lundi...

Les gens de Québec doivent suivre la situation avec intérêt. Si les Coyotes ne peuvent plus continuer à Québec, ils vont fort probablement retourner d'où ils viennent, à Winnipeg. Ce qui veut dire que l'autre club en difficulté, les Thrashers d'Atlanta, aurait peut-être à songer à une autre ville que Winnipeg en cas de déménagement.

Je tiens tout de même à rappeler ici que Kansas City attend aussi son tour, dans la discrétion la plus complète (et la LNH aime ça, des groupes qui sont discrets). Le maire Labeaume fait beaucoup de bruit, mais pendant ce temps, en plein centre-ville de Kansas City, il y a un Sprint Center tout neuf qui peut accueillir un club de hockey demain matin s'il le faut.

Il ne faudrait surtout pas oublier ce léger détail avant de s'emporter avec les Nordiques.



Photo: AP

Même s'ils connaissent une bonne saison, les Coyotes attirent à peine plus de 11 000 fans par match.

Les Devils sont en feu

J'ai parlé la semaine passée avec Lou Lamoriello au téléphone. Le DG des Devils n'a pas voulu me dire s'il allait ramener Jacques Lemaire la saison prochaine, mais une chose est certaine: Lemaire sera en bonne position si jamais il veut signer un nouveau contrat.

Avec leur victoire dimanche, les Devils ont une fiche de 20-2-2 à leurs 24 derniers matchs. Le rêve des séries est encore possible... Au fait, imaginez un peu si les Devils sont des séries malgré ce lamentable début de saison. Et pensez au contrat que Lemaire pourrait exiger si ça arrive.

Le pire, c'est que les Devils sont encore bien en vie.

Leurs cinq prochains matchs, ils vont les disputer face aux faibles Sénateurs, Thrashers et Islanders. Une récolte de 10 points sur 10 n'est certes pas impossible.

En attendant, une autre question: croyez-vous que John MacLean va pouvoir se retrouver un jour du boulot dans cette ligue?

Disons que je ne gagerais pas l'argent de l'épicerie là-dessus. Lemaire est bon, certains pourraient même le qualifier de génie, mais de toute évidence, John MacLean ne savait pas trop ce qu'il faisait.



Photo: AP

Les Devils ont une fiche de 20-2-2 à leurs 24 derniers matchs.

C'est fini pour Taylor Hall

Ceux qui aiment les bagarres répètent souvent la même chose: dans le fond, les bagarreurs ne se font jamais vraiment mal. Quelques petites taloches, et puis c'est tout, tout le monde est heureux.

C'est pourtant faux. Des joueurs qui se blessent sérieusement lors d'une bagarre, il y en a des dizaines à chaque saison, et le dernier en lice se nomme Taylor Hall.

Le jeune joueur des Oilers, qui allait certes être candidat au titre de recrue de l'année, s'est blessé à une cheville lors d'une bagarre la semaine passée avec Derek Dorsett, des Blue Jackets.

Résultat? Saison terminée.

Bien sûr, les gars des Oilers peuvent sortir tous les clichés, nous dire que Taylor Hall est un vrai, qu'il sait se faire respecter, qu'il s'est battu pour la cause de l'équipe et tout et tout. Mais la vérité, c'est qu'à cause d'une stupide bagarre, les Oilers ont perdu leur meilleur joueur pour le reste de la saison.

Il faudrait juste s'en rappeler la prochaine fois que quelqu'un (exemple choisi au hasard: Don Cherry) affirme que les gars ne se font jamais mal lors d'une bagarre.

L'invention de la semaine

Le «Jets Meter» du réseau TSN, qui «mesure» les probabilités du retour du hockey à Winnipeg pour la saison prochaine. À quand le «Nordiques-o-mètre»?

Le chiffre de la semaine

8

Le nombre de victoires consécutives par les Blackhawks de Chicago, qui n'ont pas perdu depuis le 18 février. Le gardien montréalais Corey Crawford a été devant le filet lors de cette heureuse série.

La date de la semaine

Le 11 février

La dernière fois où les Hawks ont envoyé Marty Turco devant le filet. Turco devait pourtant être le gardien numéro un cette saison à Chicago...

La statistique de la semaine

31

Le nombre de victoires signées Carey Price cette saison. À ce rythme, le gardien du CH va égaler son total de victoires des deux dernières saisons, 36.

La citation de la semaine

«Ce n'était pas intentionnel»

David Steckel à propos de son coup à la tête sur Sidney Crosby le 1er janvier, dans une entrevue à ESPN.com. La saison de Crosby semble plus que jamais compromise.

Photo: Reuters

Taylor Hall s'est blessé à la cheville gauche, jeudi, quand il a chuté durant un combat avec Derek Dorsett.