Vingt-quatre heures avant le début de la séance de repêchage amateur de la Ligue nationale de hockey, Bryan Murray se montre pessimiste. Il ne croit pas qu'il sera capable de compléter une transaction qui lui permettra de décrocher un des trois ou quatre premiers choix.

«J'ai bien essayé. Je crois avoir soumis des offres très généreuses à certaines équipes. Toutes mes propositions ont été refusées», affirmait le directeur général des Sénateurs d'Ottawa, jeudi après-midi.

Murray bluffait peut-être.

S'il négociait toujours avec certaines formations, il serait sans doute préférable qu'il cache son jeu.

Au cours des dernières années, les choix de première ronde qui ont changé d'adresse lors de la séance de sélection ont souvent été troqués sur le parquet de l'aréna.

«Ça pourrait être le cas encore une fois cette année, croit Murray. Une formation qui aimerait réclamer un joueur en particulier et qui se fait couper l'herbe sous les pieds par une autre formation peut décider de compléter une transaction à la dernière seconde.»

«Je suis quand même réaliste et je me dis que ce scénario ne risque pas de se produire pour nous. Pour l'instant, je me dis que nous conservons deux choix de première ronde. Nous allons réclamer un premier joueur au sixième rang et un deuxième au 21e rang. Nous allons nous contenter de cela.»

«Les équipes qui détiennent un des cinq premiers choix savent qu'elles vont repêcher un joueur de talent. Elles ne veulent pas laisser filer leur choix facilement. Je les comprends.»

Au sixième rang, les Sénateurs devraient en principe réclamer un attaquant.

Officiellement, ils répètent qu'ils vont sélectionner le «meilleur joueur qui sera disponible, peu importe sa position».

Or, Bryan Murray a rappelé une fois de plus hier que plusieurs postes sont présentement vacants au sein de ses deux premiers trios.

«Et j'espère que le premier joueur que nous allons repêcher demain sera capable de faire le saut dans la LNH dès l'an prochain», dit-il.

Le centre des Voltigeurs de Drummondville Sean Couturier pourrait être toujours disponible au sixième rang.

Il ne détesterait pas évoluer dans le grand marché bilingue d'Ottawa-Gatineau.

«J'ai rencontré les Sénateurs, comme le Canadien. Je crois que les dirigeants de ces deux équipes m'aiment bien. Je n'ai cependant aucun contrôle sur l'endroit où je vais aboutir demain. Je ne peux donc pas commencer à spéculer sur mes chances de jouer dans une ville plutôt qu'une autre.»

«Je peux quand même dire que je vais travailler très fort cet été pour me tailler une place dès l'an prochain au sein de l'équipe qui me sélectionnera. Si on me donne une chance, j'ai bien l'intention de la saisir.»

L'Ontarien Ryan Strome et le Suédois Mika Zibanejad devraient également être disponibles au sixième rang.

Le directeur général associé Tim Murray, principal conseiller de Bryan Murray lorsque vient le temps de parler de recrutement, avait bien davantage envie de parler des autres choix que son équipe aura à faire au cours du week-end qui s'amorce.

Il n'écarte pas la possibilité d'échanger le 21e choix de la première ronde ainsi qu'un de ses trois choix de deuxième tour.

«Si, en échangeant ces deux choix, je parviens à obtenir le 15e choix de la première ronde, je serais très content. Nous avons identifié trois joueurs qui nous plaisent beaucoup -deux attaquants et un défenseur- qui devraient être disponibles aux environs du 15e rang.»

Les Murray ont déjà complété des transactions du genre pour mettre la main sur des joueurs de qualité au milieu de la première ronde.

En 2008, à Ottawa, en cédant deux choix aux Predators de Nashville, ils ont pu réclamer Erik Karlsson.

Cinq ans plus tôt, alors qu'ils travaillaient à Anaheim, une transaction complétée vers la fin de la première ronde leur a permis de repêcher un futur récipiendaire du trophée Hart, Corey Perry.

«Au total, si rien ne change, nous allons sélectionner 12 joueurs ce week-end. Au moins trois de ces 12 joueurs deviendront, un jour, de bons joueurs dans la Ligue nationale de hockey. Dans une année ordinaire, je suis content quand je peux repêcher deux bons joueurs. Cette année, je crois que nous pouvons aller en chercher trois. Peut-être même quatre ou cinq», estime Tim Murray, très confiant.