L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’est prononcée jeudi pour l’exclusion totale des athlètes russes et biélorusses des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris « tant que la guerre d’agression de la Russie (sur l’Ukraine) continue ».

Dans une résolution adoptée lors de sa session plénière d’été, qui se tient cette semaine à Strasbourg, l’assemblée a exhorté « le Comité international olympique (CIO) et ses instances sportives constituantes à maintenir la position exprimée en 2022 et à interdire la participation » de ces athlètes aux prochains JO et à « tous les autres grands évènements sportifs », indique-t-elle dans un communiqué.

Cette résolution intervient alors que le CIO « envisage actuellement la possibilité d’autoriser les athlètes » munis d’un passeport russe ou biélorusse « à concourir à Paris en tant qu’“athlètes neutres” », poursuit l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).

Le CIO a recommandé en mars dernier la réintégration des sportifs russes et biélorusses aux compétitions internationales, sous bannière neutre et « à titre individuel », pour peu qu’ils n’aient pas activement soutenu la guerre en Ukraine.

Mais l’APCE juge dans sa résolution que toute participation de ces athlètes est « impensable » et « serait certainement utilisée comme un outil de propagande et empêcherait de facto d’autres athlètes – notamment les Ukrainiens – de participer ».

Selon l’APCE, les arguments en faveur de leur participation « n’ont pas suffisamment de poids face à l’impératif de condamner et de répudier les atrocités commises et de manifester le soutien total et indéfectible de la communauté internationale à l’Ukraine alors que l’assaut se poursuit ».

Selon les parlementaires de l’assemblée du Conseil de l’Europe, « les athlètes d’élite russes et biélorusses recevaient des salaires de l’État et faisaient souvent partie d’équipes sportives militaires ».

« Il semble impossible qu’ils puissent démontrer leur neutralité et leur distance vis-à-vis de ces régimes, et encore moins faire une déclaration contre la guerre », ont-ils ajouté, et ceux qui le feraient « se mettraient dans une situation dangereuse ».

Lors d’une audition en avril dernier devant l’APCE, des représentants du CIO, dont Gaby Ahrens, ancienne tireuse et présidente de la Commission des athlètes de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA), avaient appelé à ne pas « condamner les sportifs » pour les agissements de leurs dirigeants.

La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait quant à elle estimé que c’était au CIO de prendre « une décision souveraine » concernant la participation des athlètes russes et biélorusses aux JO.