(Lausanne) Envoyant un signal clair au CIO, les fédérations internationales et comités nationaux olympiques ont réclamé mardi l’admission « le plus tôt possible » des sportifs russes et biélorusses aux JO-2024 de Paris, sous bannière neutre.

Le Sommet olympique, réunion annuelle à huis clos à Lausanne, avait déjà amorcé l’an dernier la réintégration de ces deux pays dans le sport mondial. Il permet plus largement d’établir les positions majoritaires au sein du monde olympique.

Or le message envoyé par son communiqué final est limpide : les « représentants des fédérations internationales sportives d’été », soutenus par ceux des 209 organisations olympiques nationales, « ont demandé au CIO de déclarer éligibles » pour les Jeux de Paris « les athlètes individuels neutres qui se sont qualifiés ou vont se qualifier » pour l’évènement.

La formule vise les Russes et Biélorusses, d’abord exclus du sport mondial dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, puis réadmis sous bannière neutre et sous conditions à partir de mars dernier, sans que leur éventuelle présence aux JO-2024 ne soit alors tranchée.

« Ne pas punir » les athlètes

Les représentants des fédérations internationales « ont aussi demandé une décision dès que possible, pour apporter de la clarté à leurs procédures de qualification olympique et pour tous les sportifs concernés », poursuit le communiqué.

Le texte ne précise pas s’il s’agit d’une position unanime, alors que des instances sportives internationales ont réintégré en ordre dispersé les Russes et Biélorusses à leurs compétitions, et que la fédération internationale d’athlétisme-discipline olympique majeure-se refuse toujours à la faire.

Mais cette recommandation a reçu l’approbation de la présidente de la commission des athlètes du CIO, la Finlandaise Emma Terho, qui a précisé que « globalement, la grande majorité des sportifs est d’avis que les athlètes ne devraient pas être punis pour les actions de leurs gouvernements ».

Cette formule est d’ailleurs exactement celle du CIO lorsqu’il avait recommandé le retour des Russes et Biélorusses sous bannière neutre. Mais l’instance avait alors expliqué que leur éventuelle présence aux JO-2024 de Paris, qui s’ouvrent le 26 juillet, serait décidée « au moment approprié », selon des critères jamais précisés depuis.

Or le temps presse, estime Emma Terho, pour qui « la clarté sur (cette) question serait appréciée par les athlètes, car les Jeux olympiques de Paris approchent à grands pas ».

Janvier ou mars ?

De son côté, l’instance olympique s’est bornée mardi à « confirmer que la participation de tels athlètes individuels neutres aux JO ne pourrait se produire que sous les strictes conditions » fixées en mars dernier : sans hymne ni drapeau, en excluant les sports d’équipe, et à condition de n’avoir pas activement soutenu le conflit en Ukraine.

« Ni le système de qualification (pour les Jeux de Paris) élaboré par les fédérations internationales, ni le nombre de places allouées à un sport ne seront modifiés pour les athlètes neutres détenant un passeport russe ou biélorusse », a poursuivi le CIO.

En clair, les sportifs qui ont laissé passer des chances de se qualifier parce que les fédérations concernées ont tardé à les réintégrer – comme en natation ou en escalade, en attendant une décision définitive de l’athlétisme – n’auront aucun rattrapage possible.

L’instance olympique, qui s’est réunie la semaine dernière à Paris sans aborder la question des Russes et Biélorusses, n’a pas précisé à quel moment elle trancherait.

Mais sa commission exécutive se retrouve de nouveau le 18 janvier prochain, puis du 19 au 21 mars – les deux réunions qui suivront, du 12 au 14 juin et du 20 au 22 juillet, apparaissent trop près de l’évènement parisien pour laisser le suspense s’éterniser.