(Moscou) La Russie a dénoncé vendredi une campagne de « neutralisation » visant ses meilleurs athlètes, dont la participation aux Jeux olympiques de Paris 2024 sous bannière neutre est compromise par des critères « humiliants » du Comité international olympique (CIO), selon elle.

Le Comité international olympique a autorisé la semaine dernière les sportifs russes et biélorusses à participer aux JO-2024 de Paris (26 juillet-11 août), sous plusieurs conditions : sous barrière neutre, hors épreuves par équipes, s’ils n’ont pas activement soutenu l’offensive russe en Ukraine et s’ils ont franchi l’obstacle des qualifications.

À ce jour, ils sont 11 seulement dans ce cas, huit Russes et trois Biélorusses, contre une soixantaine d’Ukrainiens, a précisé le CIO lors de son annonce.

« Avec ses critères et paramètres inventés qui vont non seulement à l’encontre de la Charte olympique, mais dévaluent aussi entièrement ses principes, le CIO a lancé une campagne intentionnelle de “neutralisation” de nos sportifs », a réagi vendredi le président du Comité olympique russe, Stanislav Pozdniakov, lors de sa conférence de presse annuelle.

« Ces conditions artificielles et politiquement motivées éliminent la majorité écrasante des athlètes à la pointe et placent ceux qui restent dans une situation d’inégalité, en excluant tout simplement une concurrence honnête », a-t-il estimé.

Ainsi, le nombre de 11 sportifs éligibles « avancé par le CIO est humiliant », a renchéri M. Pozdniakov, en soulignant que des « milliers d’athlètes » avaient « été physiquement privés de leur rêve ».

Il a également appelé les sportifs russes éligibles selon les critères du CIO à « examiner soigneusement toutes les nuances des conditions proposées », afin de ne pas devenir « otages des intérêts des autres », sans plus de précisions.

Jeudi, lors de sa conférence de presse annuelle, le président russe Vladimir Poutine a également critiqué la décision du CIO, en jugeant que l’instance prenait le risque d’« enterrer le mouvement olympique ».

Il a ajouté vouloir « analyser attentivement les conditions », avant de prendre une décision finale sur la participation ou le boycottage des athlètes russes à Paris-2024.