Le judoka Sergio Pessoa voulait absolument remporter l'or aux championnats panaméricains de judo. Et samedi, il est passé bien près.

Devant une foule gagnée d'avance à l'université McGill, il a entamé le tournoi du bon pied : contre son premier adversaire, un Vénézuelien qui a déjà terminé septième aux Mondiaux, il l'a emporté grâce à un yuko et un waza-ari. Il s'est débarrassé de son deuxième adversaire par ippon en douze secondes, puis a mis plus de temps à vaincre son troisième adversaire, encore par ippon.

Mais le Montréalais de 24 ans n'a pu en faire autant lors de la finale des 60 kg. Contre l'un des meilleurs espoirs olympiques du Brésil, Felipe Kitadai, il a livré un combat serré jusqu'à ce que son adversaire profite d'une inattention pour le projeter et marquer un ippon.

«Je l'avais battu cet hiver lors d'un Grand Prix en Allemagne, alors je voulais gagner c'est certain, a expliqué Pessoa juste avant de recevoir sa médaille d'argent panaméricaine. Mais j'ai eu une fraction de seconde d'inattention. Contre des gars de ce niveau-là, ça ne pardonne pas!»

Son père et entraîneur pense qu'il aurait dû livrer un combat plus prudent, mais tire un bilan positif du tournoi. «Au-delà de la finale, Sergio s'est bien battu Il a essayé des techniques qu'il maîtrise moins, explique Sergio Pessoa père. Ce tournoi était parfait pour ça. Parce qu'à Londres ce ne sera pas le moment d'expérimenter.»

Sergio Pessoa a déjà sa qualification en poche et le tournoi de cette fin de semaine servait surtout de baromètre pour jauger de sa forme. «Tout est en place, note son père. Il a fait beaucoup de préparation physique dernièrement et il est plus fort. Il a pris du coffre.»

L'argent de Pessoa vient garnir un tableau des médailles enviable pour le Canada lors de ces championnats panaméricains. La plus belle entre toutes est certainement l'or remporté vendredi soir par Alexandre Émond chez les 90 kg.

Le Canada s'apprête à envoyer sept judokas à Londres, le plus important contingent depuis les Jeux de 1996. L'entraîneur-chef de l'équipe nationale, Nicolas Gill, rêve bien sûr de ramener une médaille olympique, mais estime que la taille de la délégation est déjà une victoire en soit.

«C'est un sport où il y a tellement d'impondérables : le tirage, la forme de l'athlète le jour donné et tout se joue tellement vite, fait valoir Nicolas Gill. D'avoir sept athlètes va multiplier nos chances de gagner une médaille. Ça, c'est déjà une bonne nouvelle.»