Les premiers athlètes à arriver lundi au village olympique à Stratford, dans l'est de Londres, ont eu droit à l'inévitable crachin de ce début d'été anglais, drapeaux et banderoles mettant des couleurs bienvenues dans un ciel désespérément gris.

Un millier de membres de la «famille olympique», médias, athlètes et encadrement ont posé le pied lundi pour la première fois dans la capitale de tous leurs espoirs, à 11 jours de l'ouverture des JO.

À Stratford, où le «village» est implanté au coeur du Parc olympique flambant neuf, les ronds-points luisants de pluie et les barricades des travaux encore tout frais offraient un décor peu encourageant. L'ensemble sent encore le pin des meubles de bois neufs, et la peinture.

«Nous avons fait le maximum pour accueillir les meilleurs athlètes mondiaux, et pour qu'ils se sentent chez eux, confortablement installés», soulignait lors d'une visite il y a quelques jours le maire de Londres Boris Johnson. «Manucure, coiffeur, ils ont accès au sein du Parc olympique à tous les loisirs que Londres peut offrir, magasins, restaurants, cinémas, et d'autres encore», ajoutait-il fièrement.

Les chambres sobres, lits jumeaux et tables de nuit de bois clair, donnent sur des esplanades modernes où les arbres ont été plantés à la hâte.

C'est là, dans ces bâtiments modernes sans beaucoup d'âme, que les athlètes doivent recréer leur «home, sweet home» pendant trois semaines.

Une salle à manger géante de 5 000 places prévoit de servir 1,2 million de repas aux équipes pendant la durée des jeux. L'ambiance tient davantage du hall de gare que de la salle à manger, mais les athlètes trouveront sans doute plus «cosy» leur salle de détente, avec baby-foot, billards et machines à sous.

Des banderoles suspendues aux fenêtres de certains appartements apportaient lundi une tonalité festive bienvenue sous la pluie.

«Australie, Australie, Australie, ouais, ouais, ouais», proclamait une banderole malmenée par le vent. Un drapeau slovène et des couleurs belges flottaient aux balcons.

Les boutiques sont déjà ouvertes, proposant journaux dans toutes les langues et objets utiles tel que piles et rasoirs.

Les barrières métalliques destinées à canaliser les visiteurs, et les soldats en uniforme de combat pour une sécurité digne des aéroports risquent de faire partie du décor des semaines qui viennent. Mais les organisateurs assurent que les barricades de chantier vont disparaître avant l'ouverture officielle le 27 juillet.

Des myriades de volontaires présents sur le site affichaient un moral sans faille, pluie ou pas.

Une troupe de théâtre répétait avec énergie le spectacle qui doit accueillir chacune des équipes nationales, en commençant par les îles Vierges britanniques, suivies de près par le Brésil, la France et l'Italie.

Les organisateurs, qui avaient prévu moult ponchos verts et bleus pour la pluie, distribuaient force encouragements aux bénévoles et acteurs.

Et de leur lancer avant une «danse de la pluie» d'actualité: «c'est quelque chose qu'ont doit célébrer, la pluie, cela fait partie de notre ADN, non?»