À la table voisine, Justyna Kowalczyk, la vedette polonaise qui a gagné le Tour de ski, accompagnait son repas d'un verre rouge. Au dessert, la rouquine s'est levée pour bercer un bébé de quelques semaines qui pouvait être son neveu. La confiance tranquille d'une championne qui sent la victoire toute proche.

Samedi soir, j'étais l'invité du fan-club d'Alex Harvey à l'auberge Al Cervo de Tesero. Le club est composé de cinq membres: Sophie, la copine du fondeur, Mireille, sa mère, Laurence et Sophie, ses deux soeurs cadettes, et Louise, sa belle-mère.

Quelques heures plus tôt, le joyeux groupe, perdu au milieu d'une mer de partisans norvégiens, s'était époumoné quand Alex est passé devant lui durant le sprint final. Les Italiens assis derrière elles ont dû ravaler leurs prédictions, impressionnés par la deuxième place du «prince du Québec», comme l'a surnommé son coéquipier Devon Kershaw cette semaine.

Les cinq filles ont passé la semaine dans les Dolomites à voyager ensemble dans une camionnette. À table, un gag n'attendait pas l'autre. Elles ont fait leur possible pour que je ne me sente pas trop intrus, me cuisinant gentiment sur le gros mot prononcé par Alex après sa course de jeudi. «Il a dû te le dire 10 fois», a dit sa mère Mireille. Non, non, juste une.

Sinon, je n'ai appris rien d'important à propos du fondeur de 23 ans. Il consulte sa mère, médecin du sport, à tout bout de champ, pour lui et les autres membres de l'équipe. Il tergiverse toujours avant de choisir ses lunettes de course - il en a un tiroir plein. Les deux Sophie et Laurence ont tenu à ajouter qu'il «est beau aussi à l'intérieur»...