Après un voyage de plus de 24 heures, Alex Harvey est tombé dans son lit de Saint-Ferréol-les-Neiges, aux petites heures la nuit dernière. Après plus de cinq mois dans ses valises en Europe, il était heureux de retrouver le confort de son grand lit.

Malgré la fatigue anticipée, le fondeur de 23 ans avait très hâte de revêtir le dossard 377, ce midi, en vue du 15 km libre des championnats canadiens de ski de fond, présentés dans son terrain de jeu au Mont-Sainte-Anne.

«Je suis brûlé, mais j'ai le goût de faire la course, de me donner à 100%... même si je serai à 50%», s'est amusé à calculer Harvey, hier soir, joint à l'aéroport Montréal-Trudeau, en attente de son dernier vol vers Québec.

Les championnats nationaux ont été exceptionnellement repoussés d'une semaine cette année, de façon à permettre aux membres de l'équipe de Coupe du monde d'y participer. Harvey en sera pour la première fois depuis ceux de Thunder Bay, en 2006. Même s'il était junior, il avait gagné la course senior au 10 km classique. Il s'en souvient très bien puisque ce jour-là, son compatriote Devon Kershaw était monté pour la première fois sur le podium en Coupe du monde, lors d'un sprint disputé en Suède.

Au Mont-Sainte-Anne, les Harvey, Kershaw, Len Valjas et Chandra Crawford skieront pour l'honneur, mais surtout pour les jeunes fondeurs, qui n'auront d'yeux que pour eux. «Même si ça risque de ne pas être ma meilleure performance athlétique, j'y suis pour le plaisir de concourir avec mes amis et essayer d'inspirer les jeunes, qui tripent à nous voir skier», a expliqué Harvey, qui a conclu l'hiver au sixième rang du classement de la Coupe du monde.

Avec la deuxième place de Kershaw, le Canada est le seul pays qui compte deux représentants parmi les six premiers. Sans compter les trois podiums du Torontois Valjas. Au classement des nations, le Canada occupe le quatrième rang, derrière la Russie, la Norvège et la Suède. «Le Canada n'a pas d'affaires là, mais ça a l'air qu'on est quatrièmes, s'est étonné Harvey. C'est bon de voir ça.»

Le fondeur québécois estime que la fédération a pris la bonne direction il y a deux ans en embauchant l'entraîneur américain Justin Wadsworth, après des expériences plus ou moins concluantes avec des Européens.

«On essayait de copier ce que les Européens faisaient, a jugé Harvey. Mais si on veut battre les meilleurs, il faut faire les choses différemment. On est les meilleurs au monde dans certains domaines, comme la récupération, les entraînements durant l'été. Il faut juste continuer à travailler.»