Le Ride Shakedown est devenu avec les années une véritable fête qui célèbre la fin de la saison du snowboard, tout en proposant une dernière compétition haute en couleur.

Les exploits de Sébastien Toutant - encore la tête d'affiche ce week-end à Saint-Sauveur - ont évidemment contribué au succès de l'événement, mais les organisateurs insistent également sur l'esprit très libre de la compétition.

Cela n'est d'ailleurs pas sans leur causer certains ennuis, à l'heure où les compétitions de demi-lune et de slopestyle en snowboard deviennent des disciplines olympiques et que les organisateurs des grandes épreuves professionnelles se positionnent tant bien que mal dans la nouvelle structure du sport.

«J'aimerais parfois que les choses évoluent encore plus rapidement», a souligné plus tôt cette semaine le co-fondateur du Ride Shakedown, Patryck Bernier. «Nous avons créé un événement très spectaculaire qui plaît autant aux athlètes qu'aux spectateurs et qui attire maintenant plus de 20 000 personnes. C'est énorme, quand on pense que même les X Games n'attirent pas autant de monde, malgré tout le poids du réseau ESPN.»

Recul des commanditaires

Les tentatives de Bernier et de son associé Patrick O'Dowd d'exporter leur compétition aux États-Unis et en Europe se sont toutefois heurtées cette année au recul des commanditaires, très présents en snowboard.

«Les champions comme Sébastien Toutant gagnent très bien leur vie et c'est avant tout grâce à leurs commanditaires, a expliqué Bernier. Pour eux, les compétitions sont importantes parce qu'elles leur apportent de la visibilité. "Seb" va aller aux Jeux, bien sûr, mais ils ne représentent pas une fin en soi pour lui.»

Comme son nom l'indique, la compétition du week-end est commanditée par Ride, un fabricant de surf des neiges et d'accessoires de snowboard qui soutient une équipe d'athlètes, qui comprend Toutant. «Et malgré le succès de l'événement, nous avons de la difficulté à attirer les surfeurs qui sont appuyés par les autres fabricants, Burton par exemple, reconnaît Bernier. C'est dommage parce qu'ils se privent ainsi de la formidable visibilité du Shakedown...»

Dernier bastion d'une pratique très libre du surf des neiges de compétition, les épreuves de demi-lune et de slopestyle sont devenues plus «sérieuses» en intégrant le programme olympique. La Fédération internationale de ski (FIS) s'en est mêlée et les règles des compétitions sont maintenant plus rigides.

Bernier, qui explique une partie du succès du Ride Shakedown par sa formule très souple, déplore que les organisateurs d'épreuves comme la sienne soient souvent prêts à plusieurs compromis pour intégrer le giron de la FIS.

«Nous faisions partie d'un circuit pro, le TTR Tour [que Toutant a remporté cette saison], qui regroupe des épreuves indépendantes de plusieurs continents qui misent, comme nous, sur le spectacle. Les responsables de ce circuit ont toutefois multiplié les courbettes devant la FIS récemment et nous avons préféré nous retirer.»

C'est donc dans sa formule habituelle, avec un parcours en diagonale de la pente, des athlètes libres de se produire quand ils en ont envie et des figures électrisantes que le Ride Shakedown sera présenté vendredi et samedi à Saint-Sauveur.

«Nous avons encore une bonne base de neige et la météo devrait collaborer, espérait Bernier lundi. Nous avons connu l'un de nos plus gros succès en 2009 quand il avait plu toute la fin de semaine. S'il fait beau, ce sera génial!»

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LE PROGRAMME

Vendredi

10h-15h:
Qualifications du Ride Shakedown

Samedi

14h-16h:
Demi-finale

19h30-21h: Finale des compétitions et des démonstrations de rails et de skateboard sont aussi prévues.