L'avenir de l'Impact en USL-1 (de la United Soccer Leagues) est incertain. Montréal ne s'est pas engagé à y jouer en 2010. Idem pour quatre autres équipes, celles de Minnesota, Miami, la Caroline et Vancouver. La raison: la récente vente controversée de la ligue par Nike à NuRock Soccer Holdings.

«Nous examinons toutes les options. Il est prématuré de les détailler, mais il est évident qu'une de ces options est de former une nouvelle ligue, et ce dès 2010», a indiqué à La Presse Selby Wellman, propriétaire des RailHawks de la Caroline.

M. Wellman, un ancien haut dirigeant de Cisco Systems et de IBM, est porte-parole de l'Association des propriétaires de clubs de la USL. L'Association a émis un communiqué, hier en fin d'après-midi, pour dénoncer la vente de la USL.

Joey Saputo, président de l'Impact, doit réagir à 11h ce matin en point de presse.

«Aucune rencontre n'est prévue avec les gens de NuRock, a indiqué M. Wellman. Je présume toutefois qu'on recevra bientôt un ou deux coups de fil grâce à ce communiqué. On verra comment les choses avancent, mais il faudra qu'elles avancent vite. Ce qu'on veut, c'est que nous, les propriétaires d'équipes, contrôlions la ligue. On se bat pour cela depuis deux ans, et il faut que ça bouge.»

Le dossier traîne depuis longtemps. Dans le sport professionnel, ce sont habituellement les propriétaires d'équipe qui contrôlent la ligue. Un règlement de la FIFA stipule même que ce doit être le cas. Mais la USL y a toujours dérogé.

La USL est un regroupement de six ligues. La USL-1, où évolue Montréal, est la plus compétitive.

En achetant Umbro, Nike a acquis en même temps la USL. L'entreprise américaine a voulu s'en départir.

Une coalition de propriétaires (Montréal, Caroline, Minnesota, Miami, et Vancouver) s'est donc manifestée pour acheter la ligue. «Les autres équipes (Austin, Rochester, Charleston, Cleveland et Portland) n'avaient pas l'argent pour investir avec nous, mais je suis confiant qu'elles nous auraient appuyés», a estimé M. Wellman.

Nike lui a préféré un groupe de St.Louis, qui cherchait à acquérir une franchise de la USL.

Il y a alors eu coalition. Une alliance entre ce futur propriétaire d'équipe de St.Louis et les autres propriétaires d'équipe s'est formée. Le nouveau groupe échangeait des documents juridiques avec Nike depuis quelques semaines, a raconté M. Wellman. L'entente semblait une formalité. Puis une «surprise totale» est arrivée.

«Nike nous a choqués la semaine dernière en annonçant la vente de la ligue à un autre groupe d'Atlanta, NuRock Soccer Holdings. Un de leurs acheteurs est un investisseur immobilier, un autre possède une équipe PDL (ligue de développement amateur de la USL). Mais ils n'ont aucune connaissance de la USL-1», a lancé M. Wellman.

En raison d'une clause de non-divulgation, il refuse de révéler la somme offerte par sa coalition. «Ce n'était pas une somme si substantielle», s'est-il contenté de dire.

Le groupe de propriétaires d'équipes concède que Nike pouvait légalement changer d'idée à la dernière minute. «S'il y a un enjeu légal, il devrait venir de la FIFA, car la USL contrevient à ses règlements. La FIFA aurait dû intervenir dans le dossier, mais elle ne s'est pas impliquée. Elle ne semble même pas savoir ce qui se passe en USL», a fait remarquer M. Wellman.

Pendant que cette crise secoue la USL, Montréal continue de préparer son passage à la MLS, qu'elle espère pour 2012, ou peut-être même 2011. Quant à Vancouver et Portland, leur transfert est confirmé pour 2011.