S'il est vrai que les absents ont toujours tort, alors le match de huitièmes de finale entre le Japon et le Paraguay, hier, était l'exception qui confirme la règle: ceux qui l'ont manqué peuvent se réjouir d'avoir échappé à l'un des spectacles les plus ennuyants depuis le début de la Coupe du monde 2010.

La victoire du Paraguay, 5-3 aux penalties après 120 minutes de stérilité offensive de la part des deux équipes, ne passera pas à l'histoire, si ce n'est qu'elle permet au petit pays sud-américain d'atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde pour la toute première fois.

Le dénouement a certes été dramatique pour les fans japonais présents au stade Loftus Versfeld de Pretoria, et pour les Samouraïs bleus, qui sont restés longuement sur le terrain, certains en pleurs, après qu'Oscar Cardozo eut logé le ballon dans le filet du gardien Eiji Kawashima pour donner la victoire aux siens.

Mais quel pensum pour en arriver là! Les vuvuzelas en plus, on se sentait comme certains soirs au stade Saputo, quand ça ne clique pas, mais alors vraiment pas pour l'Impact. Après 20 minutes de jeu hachuré et d'une prudence maladive - les Japonais se repliaient continuellement à neuf derrière le ballon - un collègue n'a pu résister et a quitté la tribune de presse. «Il y a toujours bien des limites!» a-t-il dit.

J'aurais dû l'imiter. Le spectacle était franchement déplorable. Un festival de passes ratées, de tirs sans conviction et de pertes de ballon inopinées. Les petites choses, il faut faire les petites choses, messieurs...

C'était la quatrième participation du Japon à la Coupe du monde. Son meilleur résultat jusqu'ici avait été une participation aux huitièmes de finale en 2002, l'année où le Japon a présenté le Mondial avec la Corée du Sud.

L'entraîneur japonais Takeshi Okada avait dit avant le tournoi qu'il espérait que son équipe «atteigne la ronde des 16 ou les quarts, mais montre aussi ce dont elle est capable, et pas seulement en se défendant désespérément et en marquant un but chanceux». Meilleure chance la prochaine fois. Pour le Japon, rien n'a vraiment changé. Dommage. Après la belle victoire contre le Danemark (3-1), dans laquelle l'attaquant Keisuke Honda avait été brillant, on s'attendait à plus de punch offensif.

Le Paraguay a été un peu plus dynamique, mais l'Espagne, qui a battu le Portugal quelques heures plus tard au Cap, ne doit pas exactement être terrifiée à la perspective d'affronter l'équipe de l'entraîneur Gerardo Martino en quarts de finale.

La victoire du Paraguay consacre au moins la présence de quatre pays sud-américains en quarts de finale de la Coupe du monde. Qui sait, ces quatre équipes - Paraguay, Uruguay, Brésil et Argentine - pourraient même toutes se retrouver en demi-finale.

Et ça, c'est garanti, serait tout sauf ennuyant.