Véronique Laverdière sera la vedette de sa famille - et de tout le sport universitaire québécois - lundi prochain alors que seront décernés à Vancouver les prix BLG, honneurs qui récompensent les athlètes universitaires féminin et masculin de l'année au pays, tous sports confondus.

«Ça n'a pas toujours été facile pour moi, a dit la jeune femme de 24 ans la semaine dernière, en entrevue. J'ai un grand frère et une grande soeur qui étaient des «bols» à l'école, alors que moi, j'ai toujours dû travailler plus fort.

«C'est le sport qui m'a sauvée! Sans le sport, je ne serais pas ici aujourd'hui, avec un diplôme universitaire en poche et cet honneur qui me tombe dessus sans que je m'y sois jamais attendue.»

Radieuse malgré sa timidité, Véronique Laverdière vient de connaître cinq années exceptionnelles. La capitaine de l'équipe de soccer féminin des Carabins de l'Université de Montréal a mené son équipe à trois titres provinciaux consécutifs et à quatre participations aux Championnats nationaux. À Charlottetown, en novembre, elle a marqué quatre buts en trois parties, dont le but décisif en prolongation des quarts de finale. Sélectionnée pour les Universiades de 2009, en Serbie, elle devrait aussi participer à celles de 2011, cet été en Chine

«Sur le terrain, elle donne toujours l'exemple, affirme l'entraîneur-chef des Carabins, Kevin McConnell. Elle joue avec tellement de détermination et d'intensité que ses coéquipières n'ont d'autre choix que de la suivre. Je ne sais pas si elle se rend compte à quel point elle a contribué à cette équipe.»

Modeste, Laverdière reconnaît qu'elle doit beaucoup à McConnell. «Il a été l'un des premiers à croire en moi et à me donner la chance de briller. J'ai aussi eu la chance d'avoir des coéquipières merveilleuses, qui m'ont aidée quand je suis arrivée.

«Encore aujourd'hui, je sais que je dois cet honneur individuel à toutes les filles avec qui j'ai joué cette saison. Le soccer est un sport collectif et une joueuse ne peut rien faire sans l'appui des autres.»

Travailler avec les jeunes

Fière de ses succès sportifs, Véronique les inscrit toutefois dans une démarche plus globale. «Le sport a vraiment défini la personne que je suis aujourd'hui, insiste-t-elle. Cela m'a permis de demeurer à l'université et de finir mon baccalauréat.

«À ma première année, je n'avais pas les notes pour entrer en éducation physique et santé et j'ai dû m'inscrire au programme général. J'ai travaillé fort, de longues heures, et j'ai réussi à être admise la deuxième année. Je viens de terminer mon bac et j'ai hâte d'enseigner.

«J'aimerais partager ma passion du sport, de l'activité physique et de la santé avec les jeunes, explique Véronique. Au cours de mon cheminement universitaire, j'ai appris que lorsque nous abordons quelque chose avec passion, rien ne peut nous empêcher d'atteindre nos objectifs.»

Véronique a déjà effectué des stages en milieu scolaire et elle a apprécié chacun des instants passés avec les jeunes. «Je ne sais pas encore ce que l'avenir me réserve, mais j'aimerais travailler au niveau secondaire, souligne-t-elle. C'est souvent là que les jeunes sont moins motivés et j'ai l'impression que je pourrais les aider.

«Et personne ne pourra me dire: "Oh toi, tu comprends rien; tu n'as pas vécu ce qu'on vit!" J'étais pas mal "rock 'n roll" à l'adolescence et je pense que je pourrai justement mieux comprendre certains jeunes. Et tant mieux si je peux leur donner l'envie de faire du sport.»