Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant? Quelle doit être la priorité pour l'état-major de l'Impact afin de restaurer une crédibilité à l'équipe sur le terrain? Vaut-il la peine d'agir à court terme pour sauver ce qui reste de la saison 2011? Serait-il préférable d'axer ses efforts en fonction d'une vision à long terme dont le premier chapitre s'amorce en 2012?

Beaucoup de questions mais bien peu de réponses en provenance du stade Saputo. Alors qu'on apprendra aujourd'hui quel commanditaire s'affichera sur le maillot de l'Impact en MLS, on ignore encore le nom de ceux qui auront l'honneur de le porter.

L'Impact est un navire à la dérive depuis le début de la saison. L'incertitude a entraîné l'équipe dans une tempête dont elle n'arrive pas à se sortir. Or, il faut maintenant désigner celui qui prendra la barre de l'équipe pour la MLS et jeter les bases du projet auquel aspirera le club sur le terrain.

Manque d'inspiration

Malgré le discours optimiste de l'entraîneur qui retient des points positifs de la défaite à Porto Rico, la fiche du onze montréalais (2-6-2) donne des hauts le coeur. Plus que les résultats eux-mêmes, les performances peu inspirantes de l'équipe ont de quoi laisser perplexe.

Faut-il s'étonner qu'en ces temps difficiles, les nombreux joueurs n'ayant pas d'attache à la métropole ne démontrent pas autant de caractère que l'on souhaiterait lorsque la fierté du soccer québécois est bafouée sur les terrains méconnus de la NASL?

Quand on pense à ce qui a fait le succès de l'Impact dans la conquête de ses trois championnats; quand on pense à ceux qui sont les héros du club depuis sa fondation, il s'agit pour la plupart de joueurs locaux qui se sont distingués plus souvent par leur passion et leur détermination que par leur talent brut. C'est en greffant des compléments adéquats à ces produits du terroir que l'Impact a trouvé sa formule gagnante.

Pour arracher une victoire sur un terrain aussi pitoyable et démotivant que celui du stade Juan Ramon Loubriel de Porto Rico, c'est bien plus de courage que de talent qu'il est question. Après une décennie passée avec l'Impact, je retiens aussi que la «dureté du mental» est une qualité fondamentale pour gagner des matchs de soccer disputés sur des terrains de football d'écoles secondaires américaines.

Après 10 matchs cette saison, on cherche encore le noyau autour duquel on espère bâtir une équipe victorieuse. Même si la MLS est plus «glamour», il faudra composer avec un groupe de joueurs empreints des valeurs du club pour construire quelque chose de durable auquel les Montréalais voudront s'identifier.

Le piège de la saveur du mois

Qu'en est-il des changements à court terme pour ramener l'Impact sur le droit chemin en 2011?

Parmi les noms qui circulent dans les médias comme renfort possible à l'équipe, on retiendra celui d'Etienne Barbara, des Railhawks de la Caroline, meilleur marqueur de la ligue. Bien que doté d'un talent indéniable de buteur, faut-il d'emblée qualifier son embauche comme une solution aux problèmes de l'Impact?

Sans tourner le fer dans la plaie, il faut admettre que nombreux sont les joueurs qui n'ont pas eu à Montréal le succès qu'ils avaient dans d'autres clubs. Il faut donc se méfier de la saveur du mois, aussi attrayante soit-elle. Au risque de me répéter, le club a besoin de joueurs qui s'adaptent à son modèle et non pas l'inverse. Plus le profil du joueur s'approchera des attentes du secteur technique, plus l'acquisition aura du sens.

Enfin, il faut aussi identifier les défauts d'une acquisition potentielle pour éviter d'être surpris lorsque ceux-ci finissent par se manifester sur le terrain. On se croise ensuite les doigts pour que l'acclimatation se fasse rapidement et que les qualités prennent le dessus sur les lacunes, car la patience a ses limites...

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