Voilà, c'est fait, je suis dégoûté. Une humiliante défaite de l'Impact à Edmonton est sans doute la goutte qui fait déborder le vase. Complètement écoeuré. Jamais je n'aurais cru le club capable de descendre si bas à la veille de son passage en MLS. Ne comptez cependant pas sur moi pour renverser une poubelle, défoncer l'abri des joueurs ou écraser mon poing sur la table.

De toute manière, le temps des électrochocs est révolu. Bien que frustré par la situation, je me résigne à taper sur le clavier de mon ordinateur pour combattre le nouvel épisode de déprime qui afflige le monde du soccer montréalais.

Quel gâchis! Après les matchs électrisants du week-end comme la finale de la Gold Cup ou l'ouverture de la Coupe du monde féminine, il fallait une certaine dose de courage pour demeurer fixé à son écran d'ordinateur par un beau dimanche soir afin d'assister à la déconfiture de l'Impact à Edmonton. Pour conclure le week-end en queue de poisson, difficile de faire mieux.

Échec du projet 2011

Si les matchs ont souvent été pénibles à suivre depuis le début de la saison, le match à Edmonton s'est avéré carrément atroce. J'ai davantage souffert lors des 45 premières minutes que lors de ma dernière visite chez le dentiste. Jeu collectif inexistant, erreurs scandaleuses en défense, apathie généralisée... Bref, une avance de quelques buts à la pause n'aurait pas été injustifiée pour le club albertain.

Quand une équipe mise sur pied au cours de la dernière année, et ce, avec une fraction du budget dont dispose son adversaire, domine l'Impact dans toutes les facettes du jeu, il faut reconnaître l'échec du projet montréalais version 2011. À neuf mois du coup d'envoi en MLS, c'est plus qu'inquiétant. À ce stade-ci, est-ce une image qu'on peut se permettre de présenter aux administrateurs de la ligue?

La place est pourtant acquise pour 2012. Pour ceux qui seront de l'aventure, s'il y en a, la tentation sera grande de vouloir balayer sous le tapis le souvenir de la saison 2011.

Or, il y a des leçons inestimables à tirer de la situation difficile que traverse actuellement le club si on veut éviter que ce scénario catastrophe se reproduise.

Des leçons pour passer à l'action

Soyons francs, le recrutement fait durant l'hiver a raté la cible. Aucun des nouveaux joueurs n'arrive à convaincre quiconque qu'il pourra s'imposer en MLS. Ce n'est pas une simple question de talent. Force est d'admettre que l'adaptation au soccer nord-américain et l'intégration dans le club montréalais ne se déroulent pas comme souhaité. Il est grand temps de faire l'examen des méthodes employées dans ce domaine.

J'ai aussi entendu la direction déplorer le manque de leadership dans le vestiaire cette saison. Difficile de s'imposer comme meneur quand on n'a pas l'assurance d'être de retour avec le club l'an prochain. On a beau avoir du vécu dans la ligue, lorsqu'on craint de se faire couper l'herbe sous le pied à la moindre mauvaise performance, il y a de quoi douter de ses moyens.

Pour que le tout fonctionne, il faut identifier les joueurs qui entrent dans un modèle qui fait l'unanimité entre l'entraîneur et la direction sportive. Impossible de savoir où en est le consensus au sein de la brigade technique par les temps qui courent. Toutefois, vu de l'extérieur, on ne peut que constater qu'avec le modèle appliqué cette année, il y a loin de la coupe aux lèvres.

Cela dit, il n'est pas inconcevable que des joueurs atteignent plus aisément leur potentiel avec un encadrement différent. Ce n'était sûrement pas l'idée de départ, mais le temps est venu de nommer celui qui sera à la tête de l'équipe en MLS pour espérer consolider une partie du groupe avant la fin de la saison, restaurer une certaine crédibilité sur le terrain et soulager le public de sa lente agonie.

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