Il faut maintenant ajouter le nom de Lee Nguyen à la liste grandissante des athlètes auteurs de dérapages sur les réseaux sociaux. Le nouveau milieu de terrain des Whitecaps de Vancouver a suscité la controverse cette semaine en traitant son coéquipier Brad Knighton de «fag» - tapette en français - sur son compte Twitter.

Le terme, aussi maladroit que déplacé, a soulevé l'ire de nombreux abonnés et d'associations, dont Gay4soccer. Et même si les messages ont rapidement été supprimés, les Whitecaps ont publié un communiqué le soir même afin de dénoncer ces propos «inacceptables».

La MLS est l'une des ligues les plus actives sur les réseaux sociaux. Elle encourage les joueurs, mais aussi les entraîneurs, présidents et propriétaires des clubs à se montrer plus accessibles sur Twitter et Facebook. En contrepartie, de plus en plus d'équipes se sont dotées d'une politique afin que leurs joueurs ne plongent pas dans les mêmes eaux troubles que Nguyen.

L'Impact n'a pas attendu d'être dans la MLS pour franchir le pas. «On a une politique depuis l'an dernier, explique le porte-parole de l'Impact, Patrick Vallée. Mais les joueurs actuels n'ont pas encore assisté à une présentation au cours de laquelle je peux mettre certaines choses en contexte.»

Même si, à l'interne, les tweets des joueurs sont lus «attentivement», ce n'est pas dans un objectif de surveillance, mais bien d'interaction. En dépit de certaines balises - comme l'interdiction d'écrire une heure avant et après chaque match -, le club laisse chacun faire appel à son propre jugement avant de rédiger ces courts messages.

«On ne peut pas leur dire quoi écrire ou quoi ne pas écrire, poursuit Vallée. On leur donne simplement certaines directives en leur disant de penser avant d'écrire. Par exemple, de ne pas lancer d'attaques sur les coéquipiers, les adversaires, les entraîneurs ou les arbitres. Il ne faut pas que le joueur se mette dans une position embarrassante ou qu'il place le club en mauvaise posture.»

Ces situations se sont d'ailleurs multipliées ces derniers mois en Europe, à l'image de l'ex-joueur de Liverpool Ryan Babel, qui a ciblé un arbitre, ou de Joey Barton, à l'encontre de sa hiérarchie (voir autre texte ci-dessous).

Au-delà du joueur de soccer

Plus de la moitié de l'effectif montréalais possède un compte sur Twitter. Du lot, le défenseur Zarek Valentin est le prototype même de l'utilisateur modèle souhaité par la MLS. Actif et avenant, le joueur de 20 ans a pu prendre le pouls montréalais dès sa sélection lors du repêchage d'expansion. Sa passion pour les biscuits Oreo est aujourd'hui bien connue des partisans, de même que ses progrès dans la langue de Molière. «Il [sic] chat est sur la table avec les assiettes», a-t-il récemment rédigé.

«Il est vraiment sociable dans la vie de tous les jours et cela se perçoit aussi sur Twitter, indique Vallée. Il aime interagir avec les fans et écrit même en français sans que nous le lui ayons demandé.»

Au niveau de la ligue, une étude publiée en septembre a dévoilé que 39% des joueurs sont actifs sur Twitter avec un âge moyen de 24,9 ans. Il faut dire qu'ils s'inspirent d'un excellent modèle en la personne du commissaire Don Garber. Sous le pseudonyme de @thesoccerdon, ce dernier ne cache rien de son agenda. À défaut d'une énorme médiatisation, la MLS a donc opté pour la proximité avec ses partisans. Encore faut-il utiliser les outils adéquatement...

Les joueurs de l'Impact sur Twitter

> Zarek Valentin (@DubbZV)

> Lamar Neagle (@LamarNeagle)

> Justin Braun (@jbraun17)

> Davy Arnaud (@d_arnaud22)

> Patrice Bernier (@pbernier10)