Pour son premier match a domicile dans la MLS, l'Impact s'est offert un record d'assistance - 58 912 spectateurs - et son premier but grâce au capitaine Davy Arnaud. Un samedi parfait? Pas tout à fait puisque le onze montréalais aurait largement pu prétendre à un meilleur résultat que le match nul de 1 à 1 face au Fire de Chicago.

Comme la semaine précédente à Vancouver, l'Impact a dominé dans la majorité des facettes du jeu. Avec une possession de balle favorable (54%) et le double de tirs cadrés (six contre trois), les hommes de Jesse Marsch ont eu l'initiative pendant une longue portion du match. Ils se sont également procuré les occasions les plus nettes, à l'image de la lourde frappe du défenseur Josh Gardner sur le poteau, à la 94e minute.

Pour l'entraîneur Jesse Marsch, cette performance se voulait «un pas dans la bonne direction». L'entraîneur aurait aussi pu ajouter que ce n'était qu'une étape de plus dans le processus de découverte de son équipe. En témoignent les changements et permutations qui ont marqué les deux premiers matchs. Cette fois-ci, Sanna Nyassi a quitté le front de l'attaque pour glisser sur le côté droit à la demi-heure de jeu. Davy Arnaud a pris le chemin inverse afin de se retrouver en soutien de Justin Braun.

Avec la rapidité de Nyassi, les milieux axiaux montréalais ont eu tendance à le chercher dans la profondeur en début de match. Sans grand succès alors que le capitaine représente un lien plus efficace entre ce milieu et l'attaque. «Quand Davy était devant, il a bien tenu le ballon et ralenti le jeu. Des fois, nous allons trop vite en avant et cela n'aboutit pas à une attaque complète, a analysé Patrice Bernier. Avec Davy, nous avions un point d'ancrage pour faire une première passe et, à partir de là, nous pouvions faire des permutations et entrer plus nombreux dans la surface.»

Dans leurs nouveaux rôles, Nyassi et Arnaud ont d'ailleurs été les acteurs principaux du but montréalais. Après une percée de Felipe - très bon samedi -, le premier a délivré un centre précis sur la tête du second. «Nous cherchons encore des façons d'équilibrer cette équipe et, en tant qu'entraîneur, je suis chanceux d'avoir autant de bons joueurs flexibles», a expliqué Marsch en vantant la qualité de la séquence. Arnaud est ensuite passé sur le côté gauche avant de finir le match aux côtés de Felipe...

Le positionnement de Nyassi fait d'ailleurs débat depuis ses débuts dans la MLS, en 2009. L'autre fil conducteur de sa carrière est son manque de sang-froid devant le but adverse. Encore une fois, il s'est retrouvé dans d'excellentes positions, mais a de nouveau été incapable de conclure. Avec huit tirs au but en deux matchs, il est l'un des joueurs de la ligue qui tentent le plus.

À ce chapitre, Justin Braun a également écouté son entraîneur en décrochant moins souvent. C'est lui qui a été l'auteur de la première occasion du match, une frappe déviée en corner par le gardien adverse, et d'un but refusé pour une position de hors-jeu. Après le match, le grand attaquant ne semblait guère préoccupé par cette malchance. Selon lui, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne goûte aux délices du but.

Un moment d'inattention

Équipe de contre-attaque par excellence, le Fire de Chicago n'a pas vraiment mis Donovan Ricketts à l'épreuve. Huit de leurs douze tirs ont d'ailleurs été effectués à l'extérieur de la surface montréalaise.

Bien en place, le bloc montréalais a rarement été pris à défaut par la technique du meneur de jeu Sebastian Grazzini et par la vitesse de Dominic Oduro. Une seule minute d'inattention a pourtant suffi à ce duo pour réduire au silence le Stade olympique. «Grazzini a joué un bon ballon dans la surface et nous avons été pris au dépourvu sur cette action, a analysé Arnaud. Globalement, nous avons été très solides défensivement en ne concédant pas grand-chose. Il a suffi d'une seconde pour que les trois points ne se transforment en un seul.»

L'Impact dispute maintenant ses trois prochains sur les pelouses adverses avec des arrêts à Columbus, New York et Salt Lake City. Voilà des terrains particulièrement inhospitaliers puisque ces trois clubs n'y ont perdu que trois matchs chacun, en 2011.

«Ce ne sera pas facile, mais nous avons un groupe qui possède la bonne mentalité et qui est capable d'y arriver», a souligné Arnaud.

Le capitaine a montré samedi que ses coéquipiers pouvaient le suivre les yeux fermés...