Au quart de la saison, l'Impact jette un regard ambivalent sur ses premiers pas dans la MLS. Oui, l'équipe n'a récolté que cinq petits points, mais son avant-dernière place dans l'Association de l'Est ne reflète pas forcément ses performances lors des huit premiers matchs.

L'équipe est passée de la parole aux actes en démontrant qu'elle n'était pas un adversaire commode à affronter. Depuis sa deuxième mi-temps cauchemardesque à New York, le 31 mars, elle a toujours été dans le bon tempo, et n'a alloué des buts que sur des erreurs défensives.

Avec un peu moins de naïveté sur certaines phases de jeu et à des moments clés du match, les Montréalais concluraient le mois d'avril en bien meilleure position au classement. Pour Nick De Santis, le chiffre dans la colonne des victoires et dans celle des défaites serait même identique, avec un brin de réussite.

«Personne n'est satisfait des résultats, mais je suis heureux de la façon dont l'équipe a grandi et du jeu qu'elle a proposé, a jugé le directeur sportif montréalais. Les joueurs sont dévoués et ont une grande volonté de bien faire et de se sacrifier les uns pour les autres. Je suis optimiste pour la suite.»

Prédire le reste de la campagne est toutefois un exercice périlleux tant de nombreuses variables - blessures, recrutement - peuvent entrer en jeu. Il suffit de se remémorer les énoncés accompagnant le premier match de l'Impact dans la MLS: une défense solide, mais une attaque qui manque cruellement de punch. Sans aller jusqu'à dire que ses attaquants ont multiplié les étincelles, l'Impact a surtout failli à l'autre bout du terrain. Avec 15 buts encaissés, le club porte le bonnet d'âne de la MLS en défense.

Mais là encore, De Santis entrevoit de belles choses avec les débuts tant attendus de Nelson Rivas au cours des prochaines semaines.

«Quand nous parlions du club et de la vision en début d'année, nous pensions que la défense allait être beaucoup plus efficace. Mais avec ce que Rivas a montré au Mexique, puis lors des entraînements et avec la paire qu'il va former avec Matteo Ferrari, cela va quand même stabiliser notre défense.»

Profondeur et joueur désigné

Championnat canadien oblige, l'Impact pourrait disputer jusqu'à huit matchs au cours du mois de mai. Ce rythme éreintant permettra néanmoins au club de vérifier une autre des certitudes annoncées en début d'année: celle d'un groupe dont les ressources s'étendent au-delà des 18 joueurs retenus à chaque rencontre.

«Nous sommes une des équipes qui ont le plus de profondeur dans la MLS. Si nous regardons le banc et les joueurs qui ne sont pas dans les 18, ce sont tous des gars qui ont la confiance de l'équipe technique», a analysé De Santis.

Cela ne signifie pas que l'Impact va rester les bras croisés à l'occasion de la prochaine fenêtre de transferts.

«En attaque, ce serait bien d'avoir un joueur capable de faire la différence avec cette capacité de changer l'allure d'un match», ajoute-t-il.

Voilà un profil de joueur qui ne court pas les rues dans la ligue de Don Garber. À un mois de la fin de la saison dans les championnats européens, l'Impact a toujours un oeil rivé vers le Vieux Continent. Si De Santis assure qu'aucun voyage n'est prévu, il attend par contre des réponses.

«Nous avons déjà fait des voyages importants et nous attendons des nouvelles. Il y a des options sur la table et nous sommes en train de parler à des agents à propos de joueurs que nous avons vus et que nous connaissons.»

Dans ses prospections, l'Impact ne s'est pas limité à un seul type de joueur. Si le recrutement d'un attaquant est présent dans tous les discours depuis de longs mois, celui d'un milieu offensif pourrait également s'ajouter.

Il faut dire que les grands joueurs voulant évoluer en MLS cet été foisonnent. Au cours des derniers jours, Michael Ballack a clairement annoncé son intention de vivre son rêve américain tandis que Raul, moins précis, a indiqué qu'il ne jouerait plus en Europe dans les prochains mois.

L'Impact devra être convaincant

L'Impact va donc devoir se montrer très convaincant, financièrement et sportivement, pour attirer ce genre de joueur. Mais pas question de marcher sur des principes qui tiennent à coeur au club.

«Il faut vraiment voir quels joueurs nous sommes capables d'aller chercher. Le joueur désigné doit avoir de l'allure sur le terrain et sur le plan de la mentalité», conclut le directeur sportif en prenant Bernardo Corradi et Ferrari comme exemples de joueurs étrangers qui se sont bien adaptés.