Depuis le 27 octobre 2021, il y a une constance chez le CF Montréal : Sebastian Breza. L’Ottavien de 24 ans est devenu l’homme de confiance de Wilfried Nancy, au point où il a joué les 13 dernières parties devant le filet de l’équipe – cinq en 2021 et huit cette saison – peu importe le contexte et le type de compétition. Avec plus de bons résultats que de moins bons.

Dans cette dernière catégorie, on pourrait inclure sa dernière sortie, le 19 mars, contre Atlanta United. Lors de ce match, Breza et ses coéquipiers ont laissé filer une avance de deux buts lors des 10 dernières minutes, même si le CF Montréal bénéficiait de l’avantage d’un homme sur le terrain, pour finalement se contenter d’un match nul de 3-3.

Le filet égalisateur a été inscrit au début des arrêts de jeu, sur un coup franc de Brooks Lennon que Breza a partiellement touché de l’une de ses mains sans pouvoir freiner complètement la trajectoire.

« S’il y a quelque chose que je changerais, je l’arrêterais. C’est la seule chose à faire, arrêter le ballon. On y a pensé un peu, mais vraiment pas longtemps », a relaté Breza, qui a rencontré les médias en visioconférence, jeudi, pour la première fois depuis ce match.

Aux yeux de plusieurs observateurs, c’est un ballon que Breza aurait dû stopper. Le principal intéressé a lui-même noté, à une deuxième question à ce sujet, que c’est le genre de tirs qu’il avait déjà repoussés dans le passé.

Toujours est-il que cette séquence lui a valu, possiblement, des premiers commentaires négatifs de la part des partisans de l’équipe depuis son accession au rôle de gardien numéro un.

« Je m’en bats les couilles ! » a-t-il lancé, désinvolte, lorsque questionné sur sa façon de gérer les critiques des amateurs.

« Je ne sais pas… Je n’ai pas entendu grand-chose », a ajouté Breza, après une pause de quelques secondes qui est venue confirmer l’inconfort qui s’était installé.

« Si chaque joueur pensait aux critiques des fans, il n’y en a aucun qui ferait carrière. »

Quelques minutes plus tard, par l’entremise du directeur des communications du CF Montréal, Breza a présenté ses excuses pour sa réaction. Également par l’entremise du directeur des communications, Breza a expliqué qu’il était particulièrement émotif en raison d’une urgence familiale à gérer durant l’après-midi.

Question d’expérience

Depuis ce moment difficile à Atlanta, Breza et ses coéquipiers ont eu deux semaines pour essayer de faire le vide, mentalement, et le plein, physiquement, après un calendrier éprouvant de huit matchs en 33 jours, jouées dans des conditions très variables.

Or, Breza a été le seul porte-couleurs du CF Montréal à passer les 720 minutes – sans compter les ajouts liés aux arrêts de jeu – sur le terrain.

« Je pense que c’est difficile à expliquer parce que c’est quelque chose que tu apprends en jouant des matchs et en ayant du vécu. N’importe qui qui n’est pas gardien ne peut pas savoir », a d’abord observé Breza à moins de 48 heures du match du CF Montréal face au FC Cincinnati, samedi après-midi, dans l’État de l’Ohio.

« C’est mon choix d’être un gardien de but et c’est mon choix d’essayer de jouer professionnellement. […] Oui, après sept ou huit (matchs), on commence à être fatigué. Il y a la fatigue mentale et physique aussi, mais ça ne sera jamais une raison d’avoir échappé deux points. »

Interrogé par les journalistes avant que Breza ne soit rendu disponible, Wilfried Nancy a reconnu qu’un calendrier serré peut être plus difficile à gérer pour un gardien de but moins expérimenté.

« Je vous dirais que pour un gardien d’expérience, c’est normal, il n’y a pas de soucis à se faire avec ça parce qu’il a l’habitude d’enchaîner les matchs. Un gardien qui manque d’expérience, qui n’a pas joué beaucoup, effectivement, c’est un peu plus difficile. Que ce soit pour Sebastian, que ce soit pour James (Pantemis), ce sont des jeunes gardiens qui sont au début de leur carrière. On avait préparé les gardiens à ça, a d’abord répondu Nancy.

« En ce qui a trait aux rotations de gardiens, pour l’instant, je n’avais pas envie de le faire. L’année dernière, ce que j’ai fait avec James, ça n’avait jamais été fait par le passé. […] Cette année, je commence comme ça et on verra par la suite comment ça va se passer. Peut-être que Sebastian va jouer tous les matchs, peut-être que je vais faire des rotations. J’en ai aucune idée pour l’instant. »