(Paris) Les incidents de la finale de la Ligue des champions le 28 mai au Stade de France ne sont pas liés à la présence des supporteurs de Liverpool « autour du stade », ont estimé les sénateurs français, en pointant les « défaillances » des autorités.

« Ce n’est pas parce qu’il y avait des supporteurs de Liverpool qui ont accompagné leur équipe que ça s’est mal passé », a assuré Laurent Lafon, le président de la commission culture du Sénat français, lors d’u point presse.  

Laurent Lafon et le président de la commission des Lois François-Noël Buffet (LR, droite), qui ont présenté les conclusions du rapport, ont à l’inverse pointé les « défaillances » des autorités lors de ce fiasco, imputables, selon eux, à la préfecture de police de Paris, tout en dénonçant une mauvaise « analyse » du ministre de l’Intéreur Gérald Darmanin.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait rapidement incriminé les supporteurs anglais de Liverpool avant de présenter tardivement ses excuses, avait affirmé lors de son audition devant les sénateurs que près de « 35 000 » supporteurs munis de billets falsifiés ou sans billets s’étaient présentés ce soir-là au Stade de France.  

Quelques jours plus tôt, il avait qualifié de « mal racine » cette présence massive, selon lui, de faux billet.

Le président de la commission culture a estimé que cette « analyse partielle et imprécise » du ministre de l’Intérieur après les incidents, faisant porter la responsabilité sur la présence de faux billets « n’était pas la bonne ».

« Cet échec tient aux décisions prises par la préfecture de police de Paris », a souligné François-Noël Buffet (LR), lors de ce point presse.  

Laurent Lafon a également évoqué « un enchaînement de dysfonctionnements » et des « défaillances » aussi bien « dans l’exécution » que dans la « préparation » de l’évènement.  

« Chacun était dans son couloir sans qu’il y ait une véritable coordination », a également relevé le sénateur.

L’évènement – entre le Real Madrid et Liverpool – qui devait être une vitrine à un peu plus d’un an de la Coupe du monde de rugby et avant les Jeux olympiques d’été dans deux ans, a viré au cauchemar pour les forces de l’ordre et le gouvernement : spectateurs sans billets escaladant les grilles du stade, d’autres munis de billets, mais ne pouvant y entrer, familles aspergées de gaz lacrymogènes par la police ou vols et agressions commis par des délinquants opportunistes…

Le rapport sénatorial préconise une quinzaine de mesures dont celle d’« imposer aux opérateurs » de conserver les images de vidéosurveillance « pendant la durée légale d’un mois » ou encore de « rendre obligatoire le recours à des billets infalsifiables ».  

Pour Laurent Lafon, si « la gestion de la billetterie a été inadaptée », elle « ne peut en aucun cas être considérée comme la cause unique ou comme la cause des incidents ».