(Paris) Après le nouveau refus de Kylian Mbappé de participer à une opération marketing, la Fédération a annoncé lundi soir son souhait de « réviser dans les plus brefs délais » la convention sur les droits à l’image la liant aux Bleus, espérant éteindre ce dossier inflammable à l’approche du Mondial.

À la suite d’une première querelle au printemps sur l’utilisation de l’image des internationaux — une convention que la vedette des Bleus et du Paris Saint-Germain et ses conseillers souhaitaient modifier —, les deux parties s’étaient rencontrées, sans toutefois parvenir à un accord.

En déclarant lundi dans L’Équipe que « rien ne changera d’ici la Coupe du monde » (20 novembre-18 décembre), le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, a rallumé la mèche au premier jour du rassemblement des Bleus, le dernier avant le Mondial-2022 au Qatar (20 novembre-18 décembre).

Cette prise de parole « renvoyant les discussions après la Coupe du monde, Kylian Mbappé, fidèle à ses positions et comme il l’avait indiqué à la FFF, a donc décidé de ne pas prendre part à la séance photo prévue demain (mardi) », ont expliqué les conseillers du champion du monde, dans un communiqué transmis dans l’après-midi à l’AFP.

Négociations inabouties

Début juin, un pas en avant avait pourtant été effectué lors d’une réunion entre les représentants de Mbappé, notamment son avocate Delphine Verheyden, et des dirigeants de la FFF, le président Le Graët en tête.

« Il a été entendu que cette convention, élaborée en 2010, nécessite des modifications pour être en phase avec les évolutions du sport et des modes de communication », expliquaient alors les conseils de Mbappé. « Les échanges », ajoutaient-ils, devaient « s’intensifier pour aboutir à une nouvelle version de la convention en amont de la prochaine Coupe du monde ».

Lundi, patatras. La sortie médiatique de Le Graët a froissé l’équipe de Mbappé qui, dans son communiqué, a regretté « vivement qu’aucun accord n’ait pu, comme demandé, être trouvé en amont de la Coupe du monde ».

La querelle avait fait publiquement surface au mois de mars. Lors d’un stage des Bleus, Mbappé n’avait pas participé à une opération de commandite au centre d’entraînement de Clairefontaine pour montrer son désaccord avec la convention liant les internationaux et la FFF pour l’exploitation de leurs droits à l’image.

Le buteur de 23 ans souhaite pouvoir garder le choix des marques auxquelles son image est associée. En outre, étant une des grandes vedettes de l’équipe de France, il est toujours très sollicité par les partenaires lors des opérations publicitaires.

Au plus fort de la querelle, début mai, Le Graët avait menacé le joueur, dans le journal L’Équipe, de le priver des revenus liés aux droits à l’image des Bleus.

« Petit quiproquo »

Le 23 mai, lorsqu’il avait annoncé qu’il restait au Paris Saint-Germain, Mbappé avait calmé le jeu. Rappelant que ses conseils et lui demandaient « depuis quatre ans » une discussion pour réviser cette convention, il avait alors évoqué un « petit quiproquo » avec la Fédération, promettant de « régler tout ça rapidement avec intelligence et respect ».

« On a douze commanditaires, évidemment tout le monde demande Mbappé, ça peut se comprendre que par moments, il soit agacé. On va régler ça tranquillement […] Peut-être qu’il faut qu’on revoie un peu les choses », avait admis de son côté Noël Le Graët sur France Inter.

Le patron de la FFF s’est déplacé lundi à Clairefontaine pour s’entretenir sur le sujet avec les cadres de l’équipe de France, en présence du sélectionneur Didier Deschamps et d’un responsable du marketing.

À l’issue de cette rencontre, la Fédération a annoncé qu’elle s’engageait « à réviser, dans les plus brefs délais, la convention inhérente aux droits à l’image qui la lie à ses joueurs en sélection ». Il s’agit désormais, a-t-elle ajouté, de « travailler aux contours d’un nouvel accord qui lui permettra d’assurer ses intérêts tout en prenant en considération les préoccupations et convictions légitimes exprimées unanimement par ses joueurs ».