(Doha) Pour son retour en grande compétition avec le Danemark, Christian Eriksen a vécu une entrée en matière frustrante (0-0), mardi au Mondial-2022, muselé par de vaillants Tunisiens qui ont parfaitement contrôlé le maître à jouer danois.

Un an et demi après son malaise cardiaque en plein Euro à Copenhague, le milieu offensif de 30 ans a retrouvé l’adrénaline des matchs de haut niveau avec sa sélection en étant titularisé au stade Education City de Doha.

Mais la confrontation de style entre le 5-4-1 tunisien et le 3-4-2-1 scandinave a tourné à l’avantage des Aigles de Carthage, arc-boutés sur leur 30 derniers mètres en seconde période sans plier.

Jamais Eriksen n’a réussi à apporter la petite étincelle de créativité dans un onze danois au jeu trop appliqué, trop prévisible, presque trop théorique, dans un évènement qui demande un grain de folie.

Le meneur de jeu de Manchester United a pourtant beaucoup bougé sur le terrain, n’a pas hésité à reculer très bas pour toucher le ballon et mettre du liant. Mais autour de lui, il n’y a pas eu assez de mouvements, d’appels, ni de dribles pour créer le déséquilibre.

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Christian Eriksen et Aissa Laidouni

Peu après l’heure de jeu, le sélectionneur Kasper Hjumand a bien essayé de redynamiser son attaque en faisant sortir Oliver Skov Olsen et Kasper Dolberg, tous deux très décevants, pour faire entrer Jesper Lindström et Andreas Cornelius.

Derrière un vrai trio d’attaque, Eriksen a ainsi pu profiter d’une offensive sur laquelle la défense tunisienne l’a laissé avancer jusqu’au 20 mètres pour frapper, mais son tir du gauche n’a pas été assez croisé pour tromper Aymen Dahmen qui l’a joliment repoussé de la main opposée (69e).

Une déception de taille

Quelques minutes plus tard, alors que les Danois avaient récupéré le ballon dans le camp adverse, son ouverture vers Lindström, pourtant bien démarqué sur la droite, est restée dans les pieds de l’attaquant qui a été repris par la défense adverse (77e).

C’est finalement sur coups de pied arrêtés que son apport offensif aura été le plus grand, même si, là encore, la défense tunisienne a été admirable de dévouement pour contrer le jeu de tête de Simon Kjaer et consort.

L’ouverture a tout de même bien failli venir du corner à la 70e, toujours tiré par Eriksen et remis par Andreas Christensen vers Cornelius qui s’est jeté trop timidement, craignant apparemment de heurter le montant. Le ballon, lui, n’a pas eu cette appréhension et a fini sa course sur le poteau…

La déception est de taille pour les demi-finalistes du dernier Euro qui rêvent de « quelque chose de grand » dans cet Euro, selon les propres mots de leur meneur de jeu.  

Si le sélectionneur adjoint Morten Wieghorst avait loué samedi dernier « sa vision du jeu, ses aptitudes techniques et [les] buts » qu’il apporte à son équipe, le Danemark ne peut pas se reposer uniquement sur lui.

Le conte de fées de son retour au jeu si rapide, et couronné de succès indéniables avec Brentford en fin de saison dernière et Manchester United au début de l’actuelle, ne se poursuivra qu’à cette condition-là.