Est-ce que 2023 sera finalement l’année de James Pantemis ? Le gardien du CF Montréal en a bien l’intention. Le Québécois vient de signer une prolongation de contrat d’un an avec le club, assortie de deux années d’option.

Ainsi, la décision du CFM de ne pas activer l’année d’option restante à son entente précédente, le mois dernier, ne signifiait pas la fin de l’épopée du geôlier à Montréal. Au contraire.

« Ils voulaient me garder pendant plusieurs années, au lieu de prendre le risque avec mon option et que je décide de ne pas resigner, par exemple », a expliqué Pantemis, vendredi, en visioconférence.

« On s’est entendus avec une offre de plusieurs années. C’était plus de sécurité pour les deux parties. »

Ce nouveau contrat place donc l’homme de 25 ans virtuellement comme gardien numéro 1 dans l’échiquier du onze montréalais, actuellement. Il se battra pour cette position avec le prometteur Jonathan Sirois, qui a passé les deux dernières années en prêt chez le Valor FC de Winnipeg, en Première Ligue canadienne (PLC). Logan Ketterer, qui n’a pas joué une seule minute en 2022, devrait pour l’heure conserver son troisième rang.

Sebastian Breza, qui a perdu son poste de partant en milieu de saison, n’est pour l’instant plus un membre du CF Montréal.

La porte s’ouvre donc pour que Pantemis réalise son souhait d’avoir une première saison complète en tant que titulaire en MLS.

Bien sûr, je m’attends à tout. Parce que le sport peut être cruel, on a de la malchance. […] Je veux avoir une mentalité où rien n’est garanti pour moi. Je vais entrer dans l’année en espérant être numéro 1 et tout faire pour rester là le plus longtemps possible.

James Pantemis

James Pantemis ne le cache pas : il y a eu de l’intérêt de la part d’autres clubs de la ligue.

« Mais j’ai senti que Montréal était le meilleur endroit pour moi, assure-t-il. Pas seulement parce que je suis familier avec la ville, le club, et le fait que ça a toujours été un rêve de représenter l’équipe de mon enfance et de l’amener à de plus hauts niveaux. Mais aussi parce que je sens qu’il y a une occasion ici, avec le projet et les conversations que j’ai eues avec le personnel et l’état-major. Ils me voient être un leader de l’équipe pour la prochaine saison. »

Il convient aussi que le transfert d’un gardien vers un club à l’étranger est compliqué dans le mercato de janvier. On comprend donc qu’il a considéré cette option.

Mais « ces équipes sont en milieu de saison », explique-t-il. « Ce n’est pas simple pour un gardien de faire le saut, à moins qu’il y ait une blessure. »

Le départ de Nancy, pas un soulagement

Pantemis retourne donc dans un club qui aura un visage considérablement changé. À commencer par son entraîneur-chef.

Wilfried Nancy avait mentionné, en milieu de saison, que le poste de gardien de but était « peut-être » le talon d’Achille de l’équipe. Et il a mis du temps à faire confiance à Pantemis, alors que Sebastian Breza n’offrait pas le rendement adéquat devant le filet. Les deux hommes ont donc conclu le calendrier sous un système d’alternance devant la cage.

Le gardien a-t-il donc été soulagé de voir Nancy quitter Montréal, pour enfin avoir une vraie chance en tant que titulaire ? Négatif, assure Pantemis.

Je ne dirais pas que c’était un sentiment de soulagement. On avait une relation professionnelle, nous deux. Au début, il a préféré Sebastian. Notre position est toujours un poste de concurrence. […] Il faut respecter la décision du coach, c’est lui qui décide, je ne pouvais rien changer. Je pouvais juste continuer à me battre, aller aux entraînements et prouver que j’étais prêt.

James Pantemis, à propos du départ de Wilfried Nancy

Il trouve quand même « dommage » de le voir partir, parce qu’il a « transformé le club, la façon de jouer », croit-il.

« Il a bâti un bon système, il a mis un bon plan en place pour le club. À la fin de la journée, c’est la décision du coach de prendre un autre challenge. »

« Persévérance »

Sur le banc en première moitié de saison. Partant en éliminatoires de la MLS. Puis, surprise, du voyage du Canada à la Coupe du monde du Qatar. L’année de James Pantemis a été mouvementée.

« Si je peux mettre un mot sur ma saison, ce serait : persévérance. »

Il parle d’un début d’année « difficile mentalement », de l’importance de sa « bonne mentalité » et de « toujours être prêt ». « Les gardiens de but, on n’a pas la chance de rentrer dans les fins de match, 20 minutes, en deuxième demie. »

« Le fait que j’étais prêt et que je l’ai démontré, ça m’a donné la chance d’aller à la Coupe du monde. »

Il regrette au passage la blessure de son « bon ami » Maxime Crépeau, qui lui a permis de prendre sa place dans l’avion.

Le Canada a perdu ses trois matchs, et Pantemis, en troisième gardien, n’a évidemment pas foulé la pelouse qatarie. Mais peu importe.

« Bien simplement, c’était probablement le plus beau mois de ma vie, lance-t-il. Même si je n’ai pas joué. Alors je ne peux même pas m’imaginer ce que ça a dû être que de jouer. »

Il dit avoir remarqué en première instance « le différent niveau » des joueurs là-bas.

« J’essaie de me comparer à ce niveau et de voir ce que je peux faire pour m’y rendre. Et de ramener ce professionnalisme à Montréal. C’était une expérience incroyable, et j’ai vraiment hâte de commencer la présaison ici. »

« Spécial » pour le Québec

Un bon défi attend James Pantemis cet hiver : s’assurer de son poste de titulaire devant le jeune Jonathan Sirois, issu de l’académie du club, qui revient de deux bonnes saisons en PLC. En 2021, le joueur de 21 ans avait été nommé le meilleur gardien du circuit canadien. « Jonathan est quelqu’un qui travaille super fort, souligne Pantemis. Il a une bonne attitude, il est confiant aussi. » Pantemis estime qu’il n’y a « rien de mieux pour la ville, pour les Québécois », que d’avoir deux gardiens d’ici qui peuvent jouer en MLS. « Ça montre aux jeunes que tout est possible. Qu’avec le travail, ils peuvent y arriver. C’est spécial pour la province. »