(Paris) Héros malheureux de la finale du Mondial, les joueurs de l’équipe de France ont été acclamés par 50 000 partisans lundi soir place de la Concorde à Paris à leur retour du Qatar, dans une ambiance de ferveur, alors que l’Argentine s’apprêtait à fêter les nouveaux champions du monde.

Arrivés une heure et demie plus tôt à l’aéroport de Paris, les joueurs sont apparus vers 15 h 30 (heure de l’Est) au balcon de l’hôtel Crillon sous les vivats des partisans, très jeunes en majorité, qui agitaient des drapeaux tricolores en scandant des « Merci les Bleus ! » et en chantant la Marseillaise ou la chanson de Gala Freed from desire, devenue l’hymne des Bleus pendant le Mondial.

L’évènement s’est déroulé dans une ambiance bon enfant. La police, qui a donné le nombre de 50 000 participants, n’avait pas signalé d’incident lundi soir.

Certains s’étaient juchés sur des lampadaires ou des feux tricolores, pour tenter d’apercevoir les Bleus ne serait-ce que d’un cheveu. Les enfants les plus chanceux avaient trouvé une parfaite place sur les épaules de leurs parents. D’autres avaient choisi l’hôtel de la Marine, de l’autre côté de la rue.

Les Bleus sont restés un bon moment face à la foule qui criait leurs noms, celui de Kylian Mbappé étant sans surprise le plus entendu, mais ceux qui espéraient une prise de parole ont été déçus.

Avant d’entrer dans le palace, certains partisans avaient toutefois réagi pour la télévision.

« Pouvoir communier »

« Pouvoir communier même s’il n’y a pas la victoire finale. Vibrer ensemble, c’est quelque chose d’unique », a dit Rabiot au micro de TF1, avant d’entrer dans le palace.

PHOTO YVES HERMAN, REUTERS

Kylian Mbappé et ses coéquipiers à leur arrivée à l’aéroport Paris-Charles-de Gaulle

Le capitaine Hugo Lloris a lui souligné son « plaisir de voir autant de monde ». « Je crois que le plus important c’est la reconnaissance même si, en tant qu’athlète, on aurait aimé ramener une médaille d’or, surtout ramener cette coupe une nouvelle fois en France », a dit le gardien, visage fermé, visiblement marqué par la défaite.

Le spartisans, eux, étaient aux anges d’avoir vu leurs idoles. « Je me devais d’être là, de remercier nos Bleus pour tout ce qu’ils ont fait jusqu’à maintenant », disait Sandrine Djellas, 53 ans, maquillée de rouge et de bleu, au son des cornes de brume qui donnaient une ambiance de stade de soccer à la place.

« Se rassembler ici avec tout le monde, c’est ma manière à moi de leur donner de la force », sourit Cheick Touré, 16 ans, comme ses amis venus ce soir avec lui sur la place de la Concorde, qui a commencé à se vider vers 16 h 20 (heure de l’Est).

Des fumigènes et quelques feux d’artifice ont été tirés au milieu de la foule, mais l’ambiance est restée bon enfant.  

À la descente de l’avion, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps avait esquissé un sourire, tout comme Olivier Giroud, qui arborait un collier de fleurs bleu blanc rouge autour du cou.

PHOTO LUIS ROBAYO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des milliers de partisans ont envahi les rues de Buenos Aires.

Mais Kylian Mbappé, le visage fermé, s’était engouffré dans l’un des bus stationnés sur le tarmac avant de rejoindre la célèbre place parisienne.

De l’autre côté de l’Atlantique, les Argentins devront eux attendre l’arrivée de Lionel Messi et de ses coéquipiers jusqu’au milieu de la nuit, heure locale, mais, ivres de bonheur, ils sont déjà descendus par millions dans les rues pour célébrer cette troisième Coupe du monde, le dernier sacre remontant à 1986, à l’époque de Diego Maradona.  

PHOTOS REUTERS

Diego Maradona et Lionel Messi célèbrent leur victoire respective.

Les Argentins attendus dans la nuit

Les Bleus ne conservent pas le trophée remporté en 2018 mais peuvent être fiers de leur parcours. Conscients de l’engouement suscité par leur parcours. Ils avaient décidé, malgré le dénouement cruel, de communier avec leurs partisans, même si le président de la Fédération française de soccer Noël Le Graet avait d’abord dit le contraire lundi matin.

La finale, appelée à rester dans la légende du soccer, s’est jouée aux tirs au but (4-2) à l’issue d’un scénario fou : un doublé de Lionel Messi, meilleur joueur du tournoi, un triplé de Mbappé, meilleur buteur de la compétition, et des prolongations irrespirables (3-3).

Plus de 24 millions de téléspectateurs ont suivi l’évènement sur TF1, un « record historique d’audience » pour la télévision française.

Les Argentins devraient eux arriver vers 2 h 25 (0 h 25, heure de l’Est) a l’aéroport d’Ezeiza de Buenos Aires, où une réception en petit comité était prévue, selon une source aéroportuaire. On ne savait pas si les retrouvailles avec les partisans auraient lieu le soir même avec les plus d’un million de Porteños qui, jusque tard dans la nuit, ont fêté dimanche le titre.