(Madrid) Pelé ou Diego Maradona ? Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo ?

Les sempiternels débats à savoir qui est le meilleur joueur de l’histoire du soccer masculin donnent souvent lieu à des coups bas visant Pelé, mort jeudi à l’âge de 82 ans, en affirmant qu’il n’a pas prouvé sa valeur dans les championnats européens.

L’argument est que Pelé n’a pas fait ses preuves face à certains des meilleurs clubs du monde – alors que d’autres grands noms du football l’ont fait.

Mais bien qu’il eut joué la majeure partie de sa carrière avec le club brésilien de Santos, et plus tard avec le Cosmos de New York de la NASL, Pelé a effectivement affronté certains des meilleurs clubs européens.

Et il a rempli le filet.

Pelé a joué sept fois contre Benfica, qui était mené par le grand attaquant Portugais Eusébio et était considéré comme l’un des plus prestigieux clubs européens. Santos a remporté six de ces duels, le dernier s’étant soldé par un verdict nul. Pelé a inscrit neuf buts au cumul.

Alors que Santos parcourait le monde dans les années 1950, 1960 et 1970 pour présenter son étoile la plus brillante, Pelé a pu se mesurer à des équipes comme le Real Madrid, le FC Barcelone, la Juventus, l’Inter Milan, l’AC Milan et l’AS Roma.

Dennis Tueart, un ancien joueur anglais qui a remplacé Pelé au Cosmos, a mentionné que le fait que l’icône du soccer n’eut jamais joué dans un championnat européen n’avait aucune importance.

« Vous aviez des joueurs européens à la Coupe du monde et il l’a gagnée trois fois. Vous ne pouvez rien dire contre lui, a rappelé Tueart à l’Associated Press. Nous avions l’habitude de jouer des matchs d’exhibition et nous voyagions dans le monde entier. Nous sommes allés en Indonésie, à Singapour, à Hong Kong, au Japon et en Australie et celui à qui tout le monde voulait parler était Pelé. C’était une leçon d’humilité pour nous tous. »

Pelé et Santos ont souvent affronté des adversaires faibles pendant ces tournées, qui visaient principalement à gagner de l’argent. Si la grande partie des rivaux outre-mer se faisaient manipuler telles de poupées, ce n’est pas faute d’efforts. Réussir à battre le Santos de Pelé était un défi pris au sérieux par les clubs hôtes, qui proposaient leur meilleur onze, contrairement aux tournois d’avant-saison actuels.

Tous voulaient voir Pelé fouler le terrain. Quelque 110 000 fans auraient vu Santos battre l’Inter Milan 4-1 au stade San Siro, en Italie, en 1961. En 1972, les journaux de l’époque ont rapporté que 50 personnes avaient été blessées avant le match de Santos contre l’AS Roma en Italie, alors que 70 000 partisans s’étaient rendus dans le stade de 50 000 places.

Certains des matchs de Pelé en Europe se sont déroulés dans le cadre de la Coupe intercontinentale, qui est aujourd’hui l’équivalent de la Coupe du monde des clubs de la FIFA. Pelé demeure le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe Intercontinentale avec sept réussites.

Pelé a dit qu’il avait reçu des offres pour jouer dans des clubs européens, notamment du Real Madrid et de l’Inter Milan, mais qu’à l’époque « il n’y avait pas ce besoin » pour les grands joueurs de passer au Vieux Continent. Il a plutôt décidé d’aller aux États-Unis après avoir mis fin à sa carrière avec Santos en 1974.

« Ça n’aurait fait aucune différence d’aller en Europe », a noté Pelé.

Pelé a marqué 12 buts en 14 rencontres à la Coupe du monde et est le seul triple champion du Mondial, ayant triomphé en 1958, 1962 et 1970.

Il n’a jamais reçu de Ballon d’Or à titre de meilleur joueur du monde, car le prix ne prenait pas en compte les joueurs non-européens à l’époque de Pelé.

Selon Santos, Pelé a joué 353 matchs à l’étranger, marquant 361 buts. Rien qu’en Europe, il a joué près de 200 matchs et marqué plus de 200 buts.