Kei Kamara a la tête à Montréal. Il est « positif à 100 % ». Il a un contrat et il l’honorera. Du moins, « jusqu’à ce que quelque chose se passe ».

Mardi était un grand jour au Stade olympique. Kamara rencontrait finalement les médias pour s’expliquer sur sa situation.

L’attaquant de 38 ans s’est présenté avec son sourire habituel pour une longue mêlée de presse de 21 minutes après l’entraînement. D’entrée de jeu, il a pris les devants afin de livrer sensiblement le même discours – en plus succinct – que celui qu’il avait tenu dans sa vidéo publiée vendredi sur Instagram.

Tout a commencé au début du mois d’octobre, avant les éliminatoires. Kamara a fait savoir aux dirigeants du CF Montréal qu’il souhaitait prendre sa retraite à Montréal. Ceux-ci lui ont alors fait une offre de deux ans qui, selon le joueur, « n’était pas suffisante » pour lui permettre de déménager au Québec avec sa famille. Il a donc répondu par une contre-offre.

L’organisation lui a alors fait savoir qu’il n’y avait pas de place pour la négociation ; l’offre initiale était « à prendre ou à laisser ». Depuis, les discussions sont au point mort. En décembre, l’agent de Kamara a fait parvenir des courriels aux dirigeants, sans que ça mène à de nouveaux développements.

« C’est là que j’ai fait ma publication où j’ai dit que je quitterais Montréal. Mais je suis ici. Je suis toujours ici aujourd’hui parce que j’ai un contrat et je vais l’honorer jusqu’à ce que quelque chose se passe. Outre cela, rien d’autre n’a changé », a laissé tomber l’attaquant.

On en est donc là.

Kamara insiste malgré tout : l’année dernière, il ne s’est pas engagé avec la formation montréalaise « pour l’argent », mais plutôt « pour l’amour » de la métropole québécoise.

« Si on regarde les chiffres en MLS et ceux que j’avais l’année dernière, vous seriez choqués. Je pense que c’est la plus grosse baisse de salaire de l’histoire de la MLS », a-t-il réitéré sans vouloir donner de détails ni sur le salaire exact qu’il a gagné dans la dernière année ni sur l’offre du CFM.

J’aime cette ville. Si je suis allé devant les dirigeants et que je leur ai dit que j’aimerais prendre ma retraite en tant que joueur de Montréal, ça veut dire que je veux être ici. En même temps, je ne peux pas forcer quelque chose qui n’arrivera pas pour ma famille et moi.

Kei Kamara

Pas une distraction

La question se pose à savoir si toute cette histoire, qui ne semble pas sur le point de se régler, peut devenir une distraction pour l’équipe. Pas plus tard que lundi matin, l’entraîneur-chef Hernán Losada affirmait que non. Kamara est du même avis.

« Je ne suis pas une distraction, à 100 %, a-t-il lancé sans la moindre hésitation. Si je suis une distraction, je vais assurément demander à être laissé de côté. »

De toute façon, les choses sont telles que Kamara a un contrat avec le CF Montréal. Il doit l’honorer et il l’honorera, a-t-il répété, encore et encore. Et ce, même si les termes de son contrat demeurent tels quels.

Nous regardons activement pour quelque chose d’autre, mais en même temps, je suis ici à 100 %. Si je prends des journées de congé, que je ne m’entraîne pas et que je ne joue pas, ça va m’affecter, peu importe si je joue la saison ici ou dans une autre équipe.

Kei Kamara

« Je viens d’avoir une conversation avec le coach sur le bord du terrain pour savoir comment je me sens, a-t-il raconté. Il m’a demandé si j’étais avec l’équipe et j’ai dit : coach, tu sais que je suis avec vous. Je suis toujours ici jusqu’à ce que quelque chose arrive. »

En 17 saisons en MLS, Kamara a représenté neuf équipes. Par le passé, il « n’avait pas de conseillers pour approcher ces choses-là », a-t-il expliqué. Aujourd’hui, il est entouré de conseillers en qui il a confiance et qui le guident.

« Ce que je peux faire, c’est me préparer le matin, venir ici, m’entraîner avec l’équipe et être prêt pour ce que l’entraîneur demande. »

Ultimement, même si les circonstances actuelles laissent planer plusieurs doutes, le Sierraléonais a toujours espoir de conclure sa carrière à Montréal.

Seul l’avenir nous dira l’issue du feuilleton Kamara.