(Toronto) Le président de Soccer Canada Nick Bontis a remis sa démission, avouant qu’un changement de direction est nécessaire afin de retrouver un climat de travail pacifique.

La fédération nationale est embourbée dans une guerre syndicale avec ses équipes nationales, masculine comme féminine. Bontis estime que Soccer Canada a l’occasion de signer ce qu’il qualifie de « convention collective historique », mais qu’un changement est nécessaire.

La décision de Bontis a été prise alors qu’une lettre signée par les 13 fédérations provinciales et territoriales exigeant son départ a été transmise à la fédération nationale. Bontis a démissionné au cours d’une réunion du conseil d’administration, a indiqué Soccer Canada.

« Canada Soccer et nos programmes d’équipes nationales sont en voie de signer une convention collective historique. Une fois cette entente conclue, il s’agira d’un accord phare qui distinguera notre pays de pratiquement toutes les autres associations membres de la FIFA », a indiqué Bontis par communiqué.

« Bien que j’aie été un de plus grands défenseurs de l’égalisation de l’environnement de performance compétitif pour notre équipe nationale féminine, je ne dirigerai malheureusement plus cette organisation quand cela se produira. Je reconnais que le contexte actuel exige un changement. »

Les deux équipes nationales avaient aussi demandé des changements à la tête de Soccer Canada.

Plus tôt ce mois-ci, les membres de l’équipe masculine avaient demandé à la ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, d’apporter des changements à la direction de la fédération « si elle ne souhaite pas immédiatement répondre aux inquiétudes et aux demandes des joueurs ».

« Si Soccer Canada n’est pas en mesure de soutenir notre équipe, une nouvelle direction doit être mise en place », ont ajouté les membres de l’équipe féminine.

Bontis avait mis le feu aux poudres en déclarant l’été dernier Soccer Canada souhaitait une « discussion basée sur des faits dans la réalité fiscale que Soccer Canada doit gérer quotidiennement ».

Défenseur de l’équité salariale, Bontis avait alors déclaré que les demandes de l’équipe masculine étaient « insoutenables ».

Bontis avait aussi soutenu l’entente controversée de la fédération avec Canadian Soccer Business (CSB). Autant les hommes que les femmes avaient ensuite exigé l’ouverture des livres comptables de la fédération, notamment pour voir les ententes signées avec CSB pour la commandite et la retransmission des matchs des équipes nationales. CSB paie un montant annuel fixe à la fédération et garde le reste pour aider à financer la première Ligue canadienne.

Les femmes souhaitent le même appui à la veille de la Coupe du monde, présentée cet été en Australie et Nouvelle-Zélande, que les hommes ont reçu avant celle disputée au Qatar l’automne dernier. Les deux formations veulent aussi avoir des explications au sujet des coupures apportées à leurs programmes en 2023.

L’impasse a entraîné le boycottage par les hommes d’un match amical contre le Panama, prévu à Vancouver, en juin dernier. Les femmes ont manqué de temps pour déclencher une grève avant la Coupe SheBelieves, retournant en protestant sur le terrain après que la fédération eut menacé de prendre des recours légaux.

Bontis avait été élu président en novembre 2020, succédant à Steven Reed. Sa démission est immédiate. Outre ses obligations auprès de Soccer Canada, il est président de gestion stratégique à l’école de commerce DeGroote de l’Université McMaster.

Il est membre du conseil d’administration de Soccer Canada depuis 2012. Il a occupé plusieurs rôles, dont celui de vice-président et de président du comité de gestion stratégique.

Bontis était en transit du Guatemala, lundi, où il a été nommé samedi vice-président du conseil de la CONCACAF pour l’Amérique du Nord.

Sa décision de démissionner de son poste à Soccer Canada n’affecte en rien son poste à la confédération continentale, qui n’est pas liée, a confirmé un porte-parole de la CONCACAF.