On pourrait l’avoir oublié, mais le CF Montréal célèbre son 30anniversaire cette saison. Les Montréalais sur le terrain ne comptaient pas le nombre de bougies qu’ils placeraient sur le gâteau, mais plutôt les minutes à faire au match.

Après une spectaculaire défaite de 5-0 contre les Whitecaps de Vancouver samedi dernier, le CFM a été surclassé de nouveau. Cette fois, c’est à la 50minute que la partie a été pliée.

Avec un revers, sans équivoque, de 4-0 contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre samedi soir, le CFM connaît son pire début de saison depuis son entrée en MLS. Ça se résume à cinq revers en six rencontres et une victoire arrachée dans les arrêts de jeu alors que son rival jouait à dix. Seule l’édition de 2014 a entamé sa saison avec trois points en six rencontres, mais elle n’avait subi que trois défaites.

Rien ne va offensivement pour le club. Après cinq matchs sur la route, le Bleu-blanc-noir n’a pas obtenu le moindre point et n’a pas réussi à faire vibrer les cordages une seule fois lors de ces rencontres.

Ce n’est pas totalement le fruit du hasard, puisque les dernières performances n’ont en rien indiqué que le vent allait tourner.

Cet échec se voit également sur le plan défensif, alors que le onze montréalais a accordé 16 buts, un sommet dans la MLS. Comme l’a dit Losada, « c’est impossible de gagner quand tu dois toujours marquer quatre buts ».

Le problème, c’est que les équipes passent dans le bloc défensif du CFM « comme si c’était du beurre chaud », a noté le latéral droit Aaron Herrera, qui a aussi qualifié le jeu de l’équipe de « mou ».

Retour à la planche à dessin

Pourtant, la défensive et les milieux défensifs devaient être la pierre angulaire de Montréal cette saison. Seul Alistair Johnston a quitté le club et il a été remplacé par un joueur bien établi en MLS en Herrera. Nonobstant, les résultats ne sont pas présents et les défenseurs sont au courant.

« On laisse un peu tomber Hernán, a admis le défenseur central Kamal Miller. Il devait clairement avoir de plus grandes attentes pour Joel [Waterman], Rudy [Camacho] et moi. On n’a pas vraiment un bon début de saison. On doit retourner à la planche à dessin. »

PHOTO MARK STOCKWELL, ASSOCIATED PRESS

Victor Wanyama (2) du CF Montréal bloque un lancer en première mi-temps.

La défensive n’a pas fait le boulot – parlez-en à Dylan Borrero, qui a eu tout le temps du monde pour envoyer une frappe enroulée parfaite dans la lucarne et ainsi ouvrir le pointage, ou à Bobby Wood, qui a profité d’une séquence carrément burlesque où Waterman s’est envolé lors d’un duel et où Miller s’est fait déjouer avant d’être laissé pour compte sur le sol.

Certes. Mais l’entraîneur-chef de l’Impact, Hernán Losada, tire toutefois un constat plus global.

Il manque de tout en ce moment. Les jeunes n’ont pas profité de cette grande opportunité qui leur est présentée. […] On a besoin de plus de la part des vétérans et de tout le monde dans l’organisation.

Hernán Losada, entraîneur-chef du CFM

Si le jeu sur le terrain n’a pas été au diapason, les membres de l’équipe ont été du même avis concernant les performances. « On a été mauvais », dixit Losada. « Les résultats sont impardonnables », a ajouté Miller.

Preuve que le CFM est dans une vilaine passe, Losada a confié qu’il s’agissait de sa pire période à titre d’entraîneur professionnel : « On doit en tirer les leçons. Je suis le premier responsable. L’équipe et moi devons faire une introspection, car ce n’est pas suffisant. »

Pas d’excuses, mais…

Déjà aux prises avec plusieurs blessés importants comme le capitaine Samuel Piette, Lassi Lappalainen et le gardien James Pantemis, le CFM a possiblement perdu un autre rouage clé lors de la rencontre. Romell Quioto, qui a eu besoin de l’aide des soigneurs à deux reprises en première demie, n’est pas revenu au jeu pour la seconde mi-temps.

Losada a précisé ne pas vouloir se servir de la situation des blessés comme excuse, mais que c’était un facteur à considérer puisqu’il n’y a pas de régularité dans son onze de départ. De même pour les matchs sur la route, même s’il a hâte de jouer à la maison.

De fait, le CFM aura la chance de se reprendre lorsqu’il retrouvera le stade Saputo samedi prochain contre le fragile D.C. United. Encore une fois, il n’y a aucune excuse pour ne pas soutirer un point aux hommes de Wayne Rooney, mais…

Malgré tout, Miller a expliqué que « le moral est bon » dans les rangs des Montréalais. Dans cet élan de positivisme, Losada a ajouté que le club « peut encore faire quelque chose cette saison » puisqu’il est tôt dans le calendrier et que « tout peut se passer dans cette compétition ».

Effectivement, seulement six matchs sur 34 ont été disputés en MLS. Mais ce faux départ sera assurément un caillou dans le soulier montréalais dans le sprint final.