« Les vétérans doivent en faire davantage » et « les jeunes doivent saisir l’opportunité qui leur est offerte », a expliqué l’entraîneur-chef Hernán Losada après un cuisant revers de 4-0 contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre samedi.

Il y a un joueur qui se trouve au centre de ce diagramme de Venn ou, plutôt, qui échappe à ces deux catégories : Mathieu Choinière. Le joueur de 24 ans en est à sa sixième saison avec le club et a prouvé sa valeur à chaque rencontre depuis le début de la campagne.

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Jack Panayotou, du Revolution, et Mathieu Choinière, samedi soir à Foxborough

L’expression « mouiller le maillot » semble être faite sur mesure pour le Québécois. C’est une chose de remporter le test Navette à chaque camp d’entraînement, mais Choinière a transposé cette énergie sur le terrain et s’est débattu comme un diable dans l’eau bénite samedi soir pendant que certains de ses coéquipiers ont refusé de prendre les bouchées doubles.

« De l’effort et du sacrifice »

Grâce à sa titularisation contre le Revolution, Choinière est devenu le joueur de l’Académie à disputer le plus grand nombre de matchs avec l’équipe première (80), coiffant au passage le bombardier de Limoilou, Anthony Jackson-Hamel.

« Mathieu est phénoménal », a dit Losada après la victoire contre l’Union de Philadelphie alors que Choinière a été la bougie d’allumage sur les trois buts du club. Après six matchs, le constat est toujours le même.

Choinière a été impliqué sur les trois seuls buts de l’équipe et il a, jusqu’à présent, offert « de l’effort et un sacrifice », ce que le pilote montréalais considère comme le minimum.

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Mathieu Choinière

Malgré le fait qu’il a disputé deux matchs comme piston à gauche, un à titre de milieu défensif, un en tant que meneur de jeu axial, un comme milieu offensif décalé et un autre en tant que remplaçant, Choinière est fiable partout sur le terrain, peu importe le rôle.

Il se classe au premier rang de l’équipe pour les passes décisives, les passes décisives attendues, les passes menant à un tir, les tirs, les tacles réussis et les fautes commises en plus d’être au deuxième échelon pour les buts attendus.

Oui les fautes commises, car Choinière a joué avec le couteau entre les dents depuis le début de la campagne. Après la défaite contre le Revolution, le défenseur Aaron Herrera s’est même permis de qualifier le jeu des Montréalais de « mou ». Aux antipodes des performances Choinière.

Il a d’ailleurs porté le brassard de capitaine lors des 35 dernières minutes du duel contre les Whitecaps. Bref, si la saison n’offre qu’une mince lueur d’espoir au CFM, les performances de Choinière sont quelque chose à quoi s’accrocher. Elles viennent confirmer sa progression et sa longue ascension en guise de meneur silencieux du groupe.

Il a un grand cœur, il joue pour l’équipe. Il place l’équipe devant ses performances individuelles. Je l’aime beaucoup.

Hernán Losada, le mois dernier, à propos de Mathieu Choinière

Et chaque fois que le principal intéressé est questionné à savoir s’il aimerait n’évoluer qu’à un poste, il répond par une formule qui ressemble à celle-ci : « Je vais faire ce que le coach veut et ce dont l’équipe a besoin. »

Ce sacrifice, cette abnégation et ce second effort manquent cruellement au onze montréalais depuis le début de la saison. Et si le CFM veut renverser la vapeur après ce début de saison pitoyable, il aura besoin de plus de Mathieu Choinière.

Plus de grinta.