Rudy Camacho est lucide à l’approche du duel de samedi contre les Red Bulls de New York. La victoire par blanchissage du CF Montréal obtenue mardi en Championnat canadien contre un club semi-professionnel n’est pas gage de réussite pour la suite des choses.

Conscient des performances en dents de scie du club depuis le début de la saison, le défenseur central du Bleu-blanc-noir a qualifié ses propres prestations de « pas satisfaisantes » jusqu’à présent.

« Je ne suis pas aussi bon que je devrais l’être. Comme plusieurs joueurs individuellement, on n’est pas au niveau », a-t-il noté jeudi matin au Centre Nutrilait, avant la séance d’entraînement.

La chance de tourner la page pour Camacho vient au moment même où une nouvelle ère s’entame en défense centrale. Après le départ de Kamal Miller, le trio qu’il a aussi formé avec Joel Waterman et avec lequel il a fait la pluie et surtout le beau temps doit faire peau neuve.

À la base et littéralement au centre de cette charnière centrale se trouve le Français.

Rudy est une pièce importante dans notre construction de jeu. Il est un joueur très important pour moi. Il est un leader. On a souvent discuté ensemble lors des derniers jours. On tente de trouver des solutions lorsqu’on affronte des équipes qui nous forcent à faire des erreurs derrière.

Hernán Losada, entraîneur-chef du CF Montréal

Plusieurs joueurs pourraient épauler Camacho lors de la rencontre. Gabriele Corbo a pris part aux trois dernières rencontres du club, Róbert Thorkelsson a disputé les 90 minutes contre le Vaughan Azzurri mardi et George Campbell a participé à son premier match de la campagne.

Selon l’entraîneur-chef du CFM, Hernán Losada, outre Campbell qui manque encore un peu de rythme, tous les défenseurs centraux seront disponibles pour le duel les opposant aux New-Yorkais.

« On va utiliser les défenseurs centraux qu’on croit qui vont nous donner la plus grande chance de gagner. »

Le pilote argentin a tenu à préciser qu’il aimerait développer un onze type, ou du moins avoir « neuf ou dix joueurs » qui formeront un squelette pour favoriser les automatismes. Il a ajouté qu’une telle stabilité n’a pas été possible jusqu’ici en raison des blessures et des suspensions.

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L’entraîneur-chef du CF Montréal, Hernán Losada

Accorder les flûtes

Pour développer ces automatismes, cette chimie, que ce soit devant ou derrière, les joueurs ont besoin de temps, a souligné Losada.

« Les autres équipes savent comment le CFM joue depuis deux ou trois ans, a admis l’instructeur du onze montréalais. On a donc essayé de motiver nos joueurs à jouer plus rapidement. On sait que cette année ce ne sont pas les mêmes joueurs offensifs que l’an dernier, donc on a besoin de temps pour trouver les automatismes.

« Si on veut que les joueurs offensifs aient plus de temps pour trouver une solution et pour y arriver, on a besoin d’une circulation de balle plus rapide en défense. »

Camacho a abondé dans le même sens, affirmant avoir « pris des habitudes » sous Thierry Henry et Wilfried Nancy, mais être au courant que Losada désire qu’il « joue plus rapidement ».

Le défenseur de 32 ans a ensuite assuré que les déchets techniques dont a été victime le CFM cette saison ne sont pas un résultat du style de jeu de l’entraîneur axé sur la verticalité.

Un nouveau souffle signé Lassiter

Acquis jeudi dernier en compagnie de Bryce Duke de l’Inter Miami, Ariel Lassiter a dit croire être capable d’aider le club montréalais à inverser la tendance.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Ariel Lassiter (à droite)

« En venant de l’externe, on peut ajouter une certaine fraîcheur dans l’équipe, a-t-il souligné. Bryce et moi avons connu un passage difficile avec Miami l’an dernier, mais nous avons renversé la vapeur. »

Son apport n’a peut-être pas été senti lors des 45 minutes contre le D.C. United, samedi dernier, mais a été décisif à son premier départ avec le club mardi, face au Vaughan Azzurri.

Après une course dans le dos de la défense, Lassiter a servi un caviar à Sunusi Ibrahim, qui n’a eu qu’à enfiler l’aiguille. Ce but d’assurance a été précieux pour les Montréalais, qui ont ultimement triomphé 2-0.

« C’est ce que je veux faire. Je veux amener de la vitesse, trouver des espaces derrière les défenseurs et étirer la défense », a dit Lassiter, qui a indiqué pouvoir jouer partout sur le terrain, mais préfère être près du filet adverse.

Son prochain défi sera de taille puisque le CFM se mesurera à l’une des meilleures défenses du circuit Garber. Les Red Bulls n’ont encaissé que sept buts en huit rencontres, alors que l’Impact n’a que trois réussites en MLS.