Tout fonctionne comme sur des roulettes pour le CF Montréal. Or, il fait mieux de bien s’accrocher, car les choses vont aller bien vite dans les semaines à venir avec huit, voire neuf matchs dans les 30 prochains jours.

« Jouer tous les deux ou trois jours, c’est le plus beau cadeau pour les joueurs. Ça veut dire que ce ne sera que des matchs et de la récupération », a dit Hernán Losada après la victoire des siens contre le Toronto FC, mardi.

Puis, jeudi matin, une fois la poussière retombée, il a probablement saisi l’ampleur du défi qui le guette.

Nous avons un programme très difficile et avec beaucoup de matchs. Je suis un peu déçu du programme de matchs parce que je pense que ce n’est pas normal. On va jouer deux matchs toutes les semaines. C’est trop. Honnêtement, c’est trop.

Hernán Losada, entraîneur-chef du CF Montréal

Si jamais le CF Montréal défait le Forge FC de Hamilton en demi-finale du Championnat canadien, l’Impact aura disputé deux matchs par semaine durant cinq semaines consécutives. Au travers de tout ça, le club tentera de conserver sa bonne forme, lui qui a triomphé à ses cinq dernières sorties.

Bref, ce sera le moment de trouver les fameux automatismes. C’est également le moment pour certains joueurs de se faire valoir, car comme l’a prévenu Losada, « ce sera important de faire une rotation » puisque « garder un seul onze sera impossible ».

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L’entraîneur-chef du CF Montréal, Hernán Losada

Il n’est toutefois pas question de simplement faire tourner le banc, a assuré l’instructeur. Ce qu’il veut, c’est donner des minutes aux joueurs qui le méritent. Heureusement pour lui, la liste de blessés qui était bien plus longue que l’attente d’un championnat de Tottenham est maintenant chose du passé.

Alors que tous les joueurs sont au sommet de leur forme, ou du moins retrouvent ladite forme, seuls Samuel Piette et Mason Toye ne sont pas quotidiennement avec le groupe. Cela permet aux joueurs moins utilisés de se faire valoir.

Losada a déjà entamé ce projet mardi en donnant des départs à Zachary Brault-Guillard et à George Campbell. La rotation pourrait se voir à tous les postes si Losada juge que le joueur fait un boulot approprié.

Devant le filet, James Pantemis se rapproche d’un retour. Sur le flanc gauche, Lassi Lappalainen a renoué avec l’action, mais est désormais en lutte avec Ariel Lassiter et Ilias Iliadis. Même son de cloche au poste de milieu offensif, alors que Matko Miljevic pourra enfin tenter de s’établir dans le onze partant aux côtés de ses homologues Bryce Duke et Sean Rea.

« La compétition nous aide, a admis Campbell après avoir obtenu son premier départ de l’année. Avoir plus de joueurs va nous aider à passer à travers la campagne. Nous avons une bonne séquence de matchs à venir. »

Une séquence effrénée qui pourrait venir confirmer la légitimité de cette série victorieuse.

La force du mental

Après sa première victoire lors d’un derby, le portier Jonathan Sirois a fait l’apologie de la force de caractère de ses coéquipiers. « S’il y a un aspect sur lequel on se sent bien en ce moment, c’est l’aspect mental. On approche chaque match avec la bonne attitude », a-t-il lancé après la rencontre.

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Le gardien du CF Montréal Jonathan Sirois

Cette même force de caractère a été saluée par Losada, précisément sur le premier but des siens, où bon nombre de joueurs ont couru d’un bord à l’autre du terrain pour profiter d’une contre-attaque suivant un coup franc en zone défensive. « Ça en dit beaucoup », a dit Losada à propos de la séquence.

Je suis content de la mentalité de tous les joueurs. Même s’ils ne rentrent que pour 5 ou 10 minutes, ils sont prêts à tout donner pour l’équipe.

Hernán Losada, entraîneur-chef du CF Montréal

Cet esprit de corps et cette confiance renouvelée sont arrivés après les victoires, de toute évidence, mais Losada a aussi soufflé sur les braises pour voir son équipe devenir tout feu tout flamme.

« On a eu des réunions avec certains joueurs avec lesquels on a été très honnêtes, a admis Losada. Ç’a donné un clic entre certains joueurs et entre le groupe. On est restés positifs. On a travaillé deux fois plus qu’en début de saison pour sortir de cette impasse. »

« Maintenant, c’est le plus difficile. Il faut garder ce flow. Il ne faut pas croire que tout est parfait, car ce n’est pas vrai. En réalité, tout est à améliorer », a ajouté l’Argentin.

Car comme le dit le vieil adage sportif, il ne faut jamais être trop haut, ni trop bas.