Olivier Renard ne sera jamais entièrement satisfait de ce qu’il voit sur le terrain. Il en veut toujours davantage. Si à la mi-saison il brosse un portrait globalement positif des résultats, il sait qu’ils auraient pu être obtenus de façon plus sexy.

Avant de répondre aux questions à ce sujet, le vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal a tenu à préciser qu’il n’était pas un grand amateur des bilans de mi-saison, puisqu’on est « loin des objectifs » et qu’il reste « beaucoup de matchs à jouer ». Il s’est tout de même prêté à l’exercice jeudi en fin de matinée.

« Vous l’avez vu comme nous, il y a eu du mauvais, du très mauvais et du mieux. Maintenant, nous sommes dans une phase nettement plus positive », a-t-il lancé d’emblée. Il a estimé que « certains jeunes [avaient] été mis au milieu de l’arène un peu trop vite » en raison des blessures et que « des anciens [avaient] eu besoin de quelques semaines pour reprendre les motivations nécessaires pour atteindre les objectifs nécessaires et tirer les jeunes vers le haut, et non l’inverse ».

Malgré tout, le mauvais début de saison était à prévoir selon lui, notamment avec les départs de trois rouages clés : Djordje Mihailovic, Ismaël Koné et Alistair Johnston. Tout de même, il est heureux que les choses se soient maintenant mises en place.

« Sur les 14 derniers matchs, nous avons signé 9 victoires, donc si on avait pu avoir ce rythme dès le départ, ce serait un autre classement. Le classement n’est pas catastrophique, en fait, loin de là. Nous sommes dans le portrait des séries, ce qui est l’objectif numéro un du club. »

À la quatrième saison de Renard comme tête dirigeante de l’Impact, le club pourrait accéder aux éliminatoires pour la troisième fois. Ce serait un pas dans la bonne direction dans la mission de Renard de bâtir un « club stable ».

Stable sur le plan sportif, certes. Par ailleurs, le club a dû s’adapter à une petite touche argentine cette saison. Celle du troisième entraîneur du régime Renard.

Hernán Losada est arrivé dans un contexte particulier. Le club venait de connaître en 2022 la meilleure saison de son histoire en MLS et il a dû remplacer un entraîneur local fort apprécié des partisans.

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L’entraîneur-chef du CF Montréal, Hernán Losada

Quand Renard a vu son pilote défait lors de six des sept premiers matchs, la panique aurait pu s’emparer de l’ancien gardien belge concernant son entraîneur, mais pas du tout. Losada n’a pas fait de pèlerinage au Golgotha, malgré « beaucoup de pression ».

« On est restés calmes en tant que club, dixit Renard. On a plus parlé avec les joueurs qu’avec lui [Losada], car il savait que le départ allait être complexe, mais peut-être pas [à ce point]. »

Néanmoins, la barre a été redressée et l’épée de Damoclès est maintenant à des kilomètres de la tête de l’instructeur montréalais. Ne croyez toutefois pas Renard comblé.

Pour le style, on peut quelque chose

Après une séquence effrénée et éreintante de 10 matchs en 33 jours, Olivier Renard est bien satisfait des résultats de l’équipe, car « l’important est de prendre les points ». Or, maintenant que le Bleu-blanc-noir profite d’une série de 10 jours sans partie, il peut commencer à peaufiner ses tactiques et sa construction de jeu pour la seconde portion de la saison.

Dans le style de jeu, j’espère encore avoir un meilleur football qu’on fait actuellement.

Olivier Renard, vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal

« Quand le bateau va reprendre son rythme de croisière, j’espère que les joueurs vont retrouver le style de jeu que le club et moi voulons atteindre. Après, c’est vrai que le coach est venu avec des idées un peu plus directes et vers l’avant, mais il est d’accord avec moi aussi. Ce sont des choses dont on a discuté avant son embauche. Cela va au-delà de la victoire et des défaites. C’est un style de jeu particulier qu’on veut avoir », a admis Renard.

Ce style axé sur la possession et surtout la maîtrise de ballon a parfois été mis de côté pour mettre de l’avant de longs ballons surtout dirigés vers l’attaquant de pointe Chinonso Offor. C’est une carte dans le jeu de Losada, mais le club désire s’orienter vers du jeu plus réfléchi et pittoresque.

Un objectif ambitieux, mais réalisable pour la deuxième portion de la saison. Qui plus est, la majeure partie des duels seront disputés à domicile, où le club a affiché un dossier de huit victoires en neuf sorties, toutes compétitions confondues.

Petite masse salariale, mais pas largué

Comme il a été dévoilé par l’association des joueurs à la fin d’avril, le CF Montréal est le club du circuit ayant la plus petite masse salariale, soit légèrement au-delà de 10,5 millions. « Je suis content de la qualité de l’équipe. Vous avez vu il y a quelques semaines les salaires des joueurs, donc par rapport à ce que nous investissons, la qualité des joueurs est là », a dit Renard. Il est aussi content de confondre une fois de plus les « experts de la ligue qui nous attendaient dans les bas-fonds du classement ». Reste qu’on devra attendre la fin de la saison avant de conclure quoi que ce soit à ce sujet.