Les rencontres du CF Montréal contre les clubs mexicains ne déçoivent jamais. Elles ont ce je ne sais quoi qui fait en sorte qu’elles s’inscrivent automatiquement dans les annales.

C’est peut-être à cause de cette soif de gagner qui est exacerbée par des rivaux affamés au possible ou de la présence d’une délégation mexicaine dans les gradins. Quoi qu’il en soit, on pourra assurément classer ce match entre l’Impact et les Pumas UNAM en Coupe des Ligues dans cette catégorie.

Alors que le Bleu-blanc-noir se dirigeait aisément vers une victoire de 2-0, les Mexicains ont inscrit deux buts dans les dernières minutes de jeu et ont forcé les tirs au but. Près de la moitié du stade Saputo s’est soulevée lors du but égalisateur survenu dans les arrêts de jeu.

Il faut rappeler que dans cette compétition entre les clubs de la MLS et la LigaMX, il n’y a pas de verdict nul. Le duel s’est donc décidé à la séance de tirs au but, que les Montréalais ont remportée 4-2.

Ceux qui voient le verre à moitié vide diront que les Montréalais ont laissé échapper un précieux point dans cette phase de groupe en ne gagnant pas en temps réglementaire. Pour ceux qui le voient à moitié plein, les hommes de Hernán Losada ont été en mesure d’obtenir un point boni grâce à ce résultat.

Montréal prend donc la tête de son groupe avec deux points et les Pumas sont derrière avec un seul. Le D.C. United, qui sera de passage mercredi à Montréal, n’a pas encore entamé son tournoi.

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Mathieu Choiniere a marqué l’un des deux buts du CFM.

Malgré une fin de match endiablée, marquée non seulement par des buts et une ambiance survoltée, mais aussi par de multiples accrochages, l’Impact a su rester de glace lors des tirs au but. Les quatre tireurs ont fait mouche, tandis que Jonathan Sirois a repoussé un tir.

Il semblait pourtant presque impossible de rester calme devant cette ambiance effervescente. Tout le stade était debout pour la fin de match, Montréalais et Mexicains.

À peine remis de leurs émotions, les jeunes du CF Montréal voient des vertus à disputer ce tout nouveau tournoi.

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Jonathan Sirois

Des matchs comme ça, je n’en ai pas eu des tonnes, mais je les prends à bras ouverts parce que ce sont des matchs comme ça qui font grandir, tant pour mon contrôle émotionnel que pour la gestion du match. Donc plus le nombre de matchs de ce genre que je vais pouvoir jouer sera grand, mieux ce sera.

Jonathan Sirois, gardien du CF Montréal

Le geôlier a été impliqué dans ce duel. Il a même écopé d’un carton jaune après avoir couru pour défendre un coéquipier. Le Québécois, qui en est à sa première saison en MLS, pourra tirer de précieuses leçons de cette partie haute en couleur.

« C’était fantastique », a résumé Joel Waterman sur l’intensité du duel. « Je ne crois pas que tu vois l’animosité entre les deux ligues en MLS. On veut vraiment les battre, et eux veulent faire de même. […] C’est ce que les fans veulent : de la passion. »

C’est donc sur une trame de trompettes et de tambours que le jeu initialement ouvert de part et d’autre s’est transformé en jeu décousu. Puis en rififi. Il y a eu du brasse-camarades tant pendant la rencontre que lors de la séance de tirs au but, et même après le coup de sifflet final.

Si ce match a fait vivre de nouvelles expériences à Sirois, on se doute que la visite de Wayne Rooney et de ses hommes fera de même. À moins que ce soit cette nouvelle compétition le catalyseur.

En hausse : Nathan Saliba

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Nathan Saliba (19) poursuit Ulises Rivas (15).

Dans un match aussi ouvert, la paire au milieu de terrain en Mathieu Choinière et Nathan Saliba a livré la marchandise. C’est ce qu’on attend désormais de Choinière, qui a participé au match des Étoiles plus tôt durant la semaine. Cependant, son homologue québécois a été tout aussi important. Ses tacles et ses remises ont été précis et il a fourni un effort sans égal. Losada apposera une étoile dans son carnet.

En baisse : Lassi Lappalainen

Il faut rendre à César ce qui est à César, le Finlandais a tiré un pénalty parfait pour donner la victoire aux Montréalais. Toutefois, hormis cette action, il a été pratiquement invisible dans les 45 minutes de jeu qu’il a passées sur le terrain. Celui qui faisait un retour après avoir été tenu à l’écart en raison d’une hernie sportive n’a pas gagné de points pour cette prestation.

Le chiffre du match : 210

Comme le disait le défenseur du CF Montréal Joel Waterman, la foule a été « bruyante » quand les visiteurs ont égalé la marque. En effet. Le buteur, Emanuel Montejano, arborait alors le numéro 210. Un moment pittoresque à souhait.