CF Montréal 0 – Fire 0 Un compas bien loin de l’œil

La lueur du Fire de Chicago était faible. À peine perceptible. Mais le CF Montréal n’est pas parvenu à l’éteindre complètement. Les deux équipes se sont livré un match nul de 0-0 au stade Saputo, samedi soir.

On pourrait croire que les hommes d’Hernán Losada se mordraient les doigts de ne pas avoir su tirer profit d’un Fire si peu brillant. Surtout que Chicago est arrivé à Montréal en claudiquant, avec cinq défaites consécutives, toutes compétitions confondues.

Pourtant, le technicien du Bleu-blanc-noir a surpris par son positivisme, après la rencontre.

« Non, ce n’est pas frustrant, a estimé Losada en parlant des nombreuses chances ratées par son équipe. Le plus difficile dans le football, c’est de créer des occasions. On a été dominants ce soir. Il n’y avait qu’une seule équipe sur le terrain. La finition a manqué, mais je suis très content de la performance de notre équipe. »

Le CF Montréal a envoyé 19 tirs vers le filet adverse. Seuls quatre d’entre eux ont été cadrés. Le début et la fin du match ont été particulièrement foisonnants en occasions. Mais toujours ce manquement dans le dernier tiers, mauvais sort que les Montréalais ne parviennent pas à conjurer.

« Ça part de l’entraînement, croit le milieu de terrain Bryce Duke, auteur notamment d’une occasion en or à la 91^e minute. Avec des exercices de tirs, ce qu’on doit travailler dans la surface. Si on fait ça régulièrement, ça va commencer à se placer pour nous sur le terrain. On crée des occasions, mais il nous manque encore un petit quelque chose pour que tout fonctionne. »

Une ovation pour Quioto

Le problème, c’est que le temps commence à presser. S’il a encore sa destinée entre ses mains, en huitième position avec six matchs à jouer, l’Impact n’a plus vraiment le droit à l’erreur. En ce sens, le retour de Romell Quioto après quatre mois d’absence pourrait être salvateur.

L’attaquant hondurien est entré à la 77^e minute sous une ovation de la foule. Elle avait raison d’être fébrile : le CFM avait un coup franc parfaitement placé dans l’axe à jouer à ce moment.

« J’ai vu ça un peu comme un scénario de film ! a souri le gardien Jonathan Sirois. Un coup franc, on fait entrer Romell, la foule est un peu en délire. Moi, j’étais super excité. J’étais sûr qu’il allait marquer. Je suis super content de le revoir au jeu. C’est quelqu’un qui a travaillé fort pour revenir, pour être en santé. »

Losada veut être « très prudent » avec celui qui pourrait sauver les meubles en attaque en cette fin de saison. L’entraîneur prévoit faire jouer le Hondurien encore 20, 25 minutes, mercredi contre Cincinnati.

L’« exploit » de Jo Sirois

Si les critiques envers le corps offensif du CF Montréal sont tout à fait valides, on ne peut pas en dire autant de ses performances défensives. À commencer par le brio de Jonathan Sirois, justement.

Le gardien est allé chercher un 11^e jeu blanc cette saison, ce qui en fait le nouveau détenteur du record du club à ce chapitre, battant la marque d’Evan Bush en 2018.

S’il se dit « déçu » du résultat malgré cette réussite, il dit l’avoir « savourée » avec sa famille et ses amis présents au match. « [Leur présence] m’a fait réaliser l’exploit qui a été fait. »

Mais il ne s’attribue pas tout le mérite.

« C’est vraiment collectif. Il y a 10 gars devant moi qui font d’énormes efforts pour garder le jeu blanc. C’est bien d’avoir son nom dans le livre des records, mais c’est grâce à des performances collectives. »

Sirois a aussi bénéficié du retour de Joel Waterman, qui a encore une fois commandé avec brio la zone défensive pour Montréal.

« En général, la défense a très bien fait avec le ballon, et elle est restée concentrée sans celui-ci, a analysé Hernán Losada. On établit un nouveau record de jeux blancs, et maintenant, il ne nous reste qu’à marquer ces buts. »

Ça paraît si simple, dit comme ça.

EN HAUSSE

Zachary Brault-Guillard

Pour un joueur qui se plaignait de son temps de jeu en début de saison, force est de constater que Zachary Brault-Guillard commence à forcer la main à son entraîneur. Pour son quatrième départ consécutif, il s’est fait vorace sur le couloir droit, enchaînant de belles courses à de dangereux services.

EN BAISSE

Chinonso Offor

Les détracteurs de Chinonso Offor ont acquis encore un peu plus de munitions, samedi. Il n’a pu faire mouche sur des occasions franches. Il n’a joué qu’une trentaine de minutes, mais n’a rien offert de bien convaincant.