(Madrid) La double Ballon d’Or Alexia Putellas et deux autres joueuses de la sélection espagnole vont témoigner devant la justice dans l’affaire du baiser forcé de l’ex-patron du foot Luis Rubiales à leur coéquipière Jenni Hermoso.

Alexia Putellas, Irene Paredes, défenseuse du FC Barcelone et capitaine de la « Roja » comme Putellas, et Misa Rodríguez, gardienne de but, seront entendues lundi prochain par le magistrat chargé de l’instruction, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

La Ballon d’or 2021 et 2022 avait pris parti très tôt en faveur de Jenni Hermoso, jugeant « inacceptable » le discours prononcé par Luis Rubiales le 25 août quand il avait annoncé ne pas avoir l’intention de démissionner.

PHOTO BJÖRN LARSSON ROSVALL, ASSOCIATED PRESS

Irene Paredes

Le juge a déjà entendu lundi à huis clos le frère et une amie de Jenni Hermoso qui ont, selon la source judiciaire, confirmé les déclarations de la N.10 sur l’absence de consentement de sa part lors de ce baiser et sur les pressions exercées à son encontre par Rubiales et son entourage pour qu’elle approuve les faits.

Luis Rubiales a été inculpé dans cette affaire d’« agression sexuelle » mais aussi de « coercition » en raison de ces pressions.

PHOTO ISABEL INFANTES, REUTERS

Misa Rodríguez

Plusieurs experts ont également été entendus lundi et plusieurs membres de la Fédération espagnole (RFEF) doivent l’être jeudi.

On ignore encore si Jennifer Hermoso sera convoquée par le magistrat et quand.

Luis Rubiales, qui a toujours affirmé que ce baiser était consenti, a lui été entendu le 15 septembre et se voit interdit depuis par le juge de s’approcher à moins de 200 m de la joueuse.

Le 20 août, après le sacre mondial de la « Roja » à Sydney, le patron du foot espagnol avait agrippé à deux mains la tête de Jennifer Hermoso et l’avait embrassée par surprise sur la bouche. Un geste qui avait provoqué l’indignation internationale et sa suspension provisoire par la FIFA.

Luis Rubiales, qui avait dans un premier temps refusé de démissionner en dénonçant « un faux féminisme », a fini par le faire le 10 septembre.

Vendredi, lors du match de la « Roja » féminine face à la Suède, les deux équipes ont déployé une banderole avant leur match proclamant « Se Acabo », « c’est terminé, notre combat est un combat mondial », en référence aux comportements machistes.